Tourisme : le maire honoraire de Saint-Tropez,

Jean Michel Couve, propose une réforme.

Jean-Michel Couve, après avoir gravi un à un tous les échelons d’une carrière politique bien remplie, a choisi à 73 ans de se consacrer presque exclusivement à son mandat de député du Var. Spécialiste du tourisme à l'UMP, il travaille depuis de longues années à une réforme en profondeur de la politique nationale du tourisme. À cet effet, il vient de créer l’association « Avenir France - Tourisme » composée de professionnels et d’experts dans ce domaine. Il lance ici un appel à tous ceux qui seraient intéressés par sa démarche et désireux de le rejoindre :


 - Paris, l'île de la Cité -  photo Jean François Thomas -

« On s’accorde, en France, à se prévaloir de la qualité et des retombés de notre industrie touristique. Les données affichées par la direction nationale tendent à le démontrer. En 2012 ,la France resterait la première destination touristique du monde ; les activités touristiques représenteraient 7% du PIB et le solde créditeur de la balance des paiements s’élèverait à 11 Mds €….

Et pourtant, comme le souligne l’Organisation Mondiale du Tourisme, notre pays depuis ces quinze dernières années, perd inexorablement des parts de marché en Europe et dans le monde. Cette année même, alors que les pays d’accueil touristique du sud de la Méditerranée connaissent une grande désaffection du fait des graves évènements qui s’y déroulent, notre tourisme n’a pas particulièrement brillé (alors qu’en 2012, la Portugal a connu une augmentation de fréquentation plus de 54 %).

Depuis de nombreuses années maintenant, je combats la pensée unique qui prévaut concernant ce vaste domaine d’activités. En effet, l’affichage réitéré de nos excellents résultats en la matière ainsi que l’idée selon laquelle « le tourisme va de soi », « la France est la plus belle », « nous sommes les meilleurs du monde », ont amené au fil du temps, nos gouvernants à se désintéresser de ce secteur qui constitue pourtant un des piliers majeurs de notre économie.

Pourquoi cette conception à la fois illusoire et réductrice de notre tourisme national prévaut-elle ? Pourquoi ne lui consacre-t-on pas plus de moyens humains et financier, alors qu’il dispose d’un très fort potentiel de croissance, que la France bénéficie d’une multitude d’atouts pour doper son développement et que tous les experts annoncent une très forte croissance du tourisme international dans les années à venir (de + de 900 millions de touristes internationaux aujourd’hui à 1,5 Milliard prévus en 2020) ?

Je pense qu’une des raisons principales de ce manque de considération, voire de cet oubli, réside dans le fait que l’on ne prend pas assez en compte tout ce que représente le tourisme. Comme le précise l’OMT, un touriste n’est pas qu’un… vacancier. Un touriste est une personne qui séjournera plus de 24 heures dans un lieu autre que son environnement habituel pour quelques raisons que ce soit (vacances et loisirs, mais aussi foires, salons, congrès, séminaires, événements culturels et sportifs, rencontres professionnelles et autres…).

De ce fait, le tourisme intéresse directement une multitude de métiers qui touchent aussi bien à l’aménagement et à l’organisation du territoire, à la production touristique, la promotion, l’animation, les transports, ou encore la commercialisation. De plus, le tourisme influe directement sur bien d’autres secteurs d’activité dont il dépend, aussi (l’agriculture, l’environnement, la culture, le sport, le commerce…), bien au-delà de l’hôtellerie-restauration et des voyagistes.

Enfin, le tourisme constitue une chance pour nos exportations : « in situ » en accueillant sur notre sol des visiteurs étrangers ; exportation de nos savoir-faire, de nos équipements et de nos produits dans le monde.

C’est dire à quel point, à l’aune de la souriante mondialisation prévue dans les années à venir et, justement, du fait de cette régression constatée au plan national, il nous faut impérativement redresser la barre en nous donnant les moyens de mieux structurer notre territoire pour le rendre plus attractif et accueillant, améliorer notre promotion à l’international et mieux organiser et professionnaliser les très nombreux acteurs qui participent directement et indirectement à cet ensemble d’activités.

Comme je le professe depuis tant et tant d’années, seule une profonde réforme de la politique nationale du tourisme peut nous le permettre. Dans ces temps de restrictions budgétaires, il n’est pas question de solliciter substantiellement plus de moyens financiers. D’ailleurs, il faut noter que l’ensemble des dépenses publiques (l’Europe, les ministères, les régions, les départements, les communes et intercommunalités) représentent pas loin de 3 Mds € pour des actions à objet ou à impact touristiques. Encore faudrait-il que ces sommes soient allouées de façon plus pertinente et consommées sur les territoires de manière plus cohérente et efficiente.

Afin de poursuivre ma démarche d’information et de conviction sur ces thèmes en direction de nos gouvernants, des entrepreneurs mais aussi du grand public, j’ai décidé en compagnie d’experts publics et privés de créer une association « Avenir France Tourisme ».

Elle est en cours de constitution. Elle rassemblera des élus nationaux et territoriaux, des institutionnels, des entrepreneurs, des universitaires, tous tendus vers le même objectif par cette démarche de générer un fort élan pour un tourisme nouveau.

Cette association aura pour objet de rassembler politiques, institutionnels, entrepreneurs, associatifs et universitaires ainsi que tous experts spécialisés et motivés par l’avenir de notre industrie touristique ; promouvoir une réforme de la politique nationale du tourisme prioritairement fondée sur, une révision des « fondamentaux » de la gouvernance et de son organisation territoriale ; engager une campagne de communication au service des décideurs politiques et économiques ainsi qu’en direction de l’opinion publique sur les fortes capacités de développement et de contribution à la croissance de notre économie touristique.

Dans les prochaines semaines, les statuts de l’association seront déposés, les dirigeants en seront nommés. Ce travail pourra commencer. J’appelle toutes celles et ceux qui seraient intéressés par ma démarche à me rejoindre. »

Jean-Michel Couve

Maire honoraire de Saint Tropez - ancien vice-président du Conseil général
Député du Var

- Saint Tropez - photo Alain Dartigues -