Alpes-Maritimes : au sein des entreprises,

il y a place pour les séniors.

L’emploi des séniors dans la vie économique et au sein des entreprises est le sujet d’une réflexion et d’une prise de conscience de différentes entités départementales. Jusqu’à poser la question (et y répondre) : les séniors ne sont-ils pas une force, un atout qu’il serait stupide de négliger ?

- les principaux partenaires de l'opération " Senior Atout majeur des entreprises" -

L’UPE06, avec l’appui des acteurs de l’emploi, du CHU Nice L’Archet, de AG2R, et le soutien de la Fondation de France, a lancé l’opération « Senior Atout majeur des Entreprises ». Elle a pour but d’œuvrer pour le maintien des séniors dans l’entreprise ou leur embauche, en travaillant sur les bonnes pratiques, le tutorat. En essayant aussi de faire évoluer les idées toutes faites, et, pour faire bouger les lignes, en avançant des arguments et des actions concrètes.

Ainsi, les principaux partenaires et acteurs ont décidé de monter une action expérimentale au sein de deux entreprises locales, afin de favoriser l’activité physique en entreprise pour améliorer la santé tout au long de la vie. Une façon de mieux prendre en compte les séniors dans la politique de ressources humaines, de s’adapter à la réforme des retraites et au vieillissement de la pyramide des âges. Volontaires pour l’expérience, la société Malongo sise à Carros ainsi que l’entreprise industrielle Tournaire à Grasse qui compte un fort pourcentage de séniors, 130 sur ses 230 employés (43 salariés ont entre 45 et 49 ans, 45 salariés ont de 50 à 54 ans, 36 salariés ont entre 55 et 59 ans, 6 ont plus de 60 ans).

Cette initiative est cautionnée par le corps médical, en l’occurrence  le Département de Santé Publique du CHU de Nice, sous la responsabilité du Professeur Christian Pradier, assisté du Docteur Karim Tifratene. Dans le cadre de ce service, ils animeront des groupes de travail, en s’appuyant sur les méthodes de recherche en santé publique standardisées et validées dans la communauté scientifique.

D’autres actions sont en cours de réalisation : rédaction d’un « libre blanc » du tutorat, d’une charte qualité pour régir les rapports des différents intervenants dans le tutorat, promotion auprès des entreprises des mesures d’accompagnement comme le cumul emploi/retraite, le bilan de carrière, les aides spécifiques - contrat de génération...

Lors d’une réunion de travail, Bruno Jonchier, représentant l’APEC (Association pour l'emploi des cadres) faisait le constat suivant. Vingt cinq pour cent des établissements de régime de retraite, tous secteurs confondus, sont confrontés à la question du vieillissement de la population et de l’allongement du temps de vie et des réformes qui prolongent le départ à la retraite. Des chiffres qui interpellent. Ainsi, si actuellement on compte 4 personnes en âge de travailler pour une personne de + 60 ans, en 2060, il y aura 2 personnes en âge de travailler pour une personne à la retraite ! Par ailleurs, il semble que les principaux freins au recrutement des séniors sont : les salaires trop élevés, la priorité à la promotion interne, les postes non adaptés aux séniors, la conjoncture économique et la réticence des managers à encadrer les séniors.

La France s’est engagée avec le traité de Lisbonne à atteindre un taux d’emploi des séniors de 50 % en 2010. En réalité, en 2012, elle atteint à peine 45 % et est à la traîne par rapport à l’Allemagne (60 %) et à la Suède (70 %). On le voit, il y a encore beaucoup de pédagogie à faire et d’initiatives à prendre comme celle de l’UPR06...