Alpes-Maritimes : « Anticor » fait signer sa charte à

sept candidats aux municipales.

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À quatre mois des municipales, Anticor en est à sept candidats qui ont d’ores et déjà signé sa charte éthique. Michèle Muratore (PS) à Antibes, Jean-Valery Desens (UMP) à Mandelieu, Philippe Perret (SE) à Vence, Christophe Ceragioli (SE) à Contes, Pascale Gérard (PS) à Menton, Gilles Rainero (SE) à la Trinité, Jean-Noël Falcou (EELV) à Antibes.


Sept au compteur. Un bon mais modeste début pour cette charte ouverte dès le 23 octobre à tous les candidats aux élections municipales de mars 2014. Pas de maires ou de grosses pointures, des élus d’opposition et des candidats qui penchent parfois à droite parfois à gauche... Il est vrai que le non-cumul des mandats et la limitation à deux mandats successifs sont plutôt dissuasifs pour de nombreux élus. Elle exclue la plupart des cadors départementaux ... 

Le responsable des Alpes-Maritimes, Jean-Christophe Picard, rappelle qu’Anticor06 s’est donné, outre la mission de dénoncer et faire condamner les élus corrompus de la République, celle de promouvoir les bonnes pratiques et de remplacer la « prime à la casserole » qui semble (au regard d’élections passées) convenir à de nombreux votants, par une « prime à l’éthique ».

Dure tâche car il faut prendre la charte dans son intégralité ce qui exclut d’office beaucoup de professionnels de la politique. Ainsi, la charte comprend neuf engagements : non-cumul des mandats et des fonctions exécutives, bonnes pratiques de gestion, transparence, reconnaissance des droits de l'opposition, participation citoyenne, publicité des informations importantes sur la gestion locale, exigence de probité, lutte contre le trafic d'influence, rigueur dans le choix des organismes prêteurs de fonds à la collectivité.

Dans le détail, on note que le cumul des mandats ne concerne pas les fonctions qui relèvent de la participation de la commune à l’intercommunalité, ce qui permettra notamment de cumuler quelques indemnités... Le candidat signataire s’engage à veiller à la formation de l’ensemble des élus du Conseil municipal, sur l’élaboration et sur le contrôle du budget, la passation des marchés publics, l’exécution des délégations de services publics. Il s'engage aussi à rendre public le nombre des emplois de cabinet et leur coût total, pratique qui, il faut bien le reconnaître, est l’exception.

La charte énumère avec précision un certain nombre de points qui garantissent cette éthique qui devrait être la norme dans notre République. Or on sait que les statistiques publiés laissent imaginer que ce n’est pas le cas. Ainsi, Transparencey international, place la France à une bien modeste 22ème place en matière de corruption et seulement huitième en Europe. Une corruption très générale puisqu’elle touche aussi bien les élus, citoyens, entreprises, syndicats et organisations de la société civile... 

On comprend mieux pourquoi peu d’élus en place ni ne souhaitent ni ne répondent à tous les critères et les conditions demandées. La non signature de ce protocole ne désigne pas bien sûr les non signataires comme étant corrompus... ou à corrompre.