France : J’aime de ce pays les secrètes images...

les rêves enfouis dans le creux des villages...

Ce début de poème écrit par Fernand Dartigues, parle d’un passé révolu. Mais la nostalgie ignore la frontière du temps. On connaissait le talent de photographe d’Alain Solari. Il a aussi une jolie de plume qu’il trempe parfois dans le vitriol. Extrait de son blog Internet, ce billet d’humeur :

Je m’étais promis de ne plus faire de politique dans ma newsletter… mais avec tout ce qui se passe actuellement, cela m’est impossible. Je ne vais pas aborder la tarte à la crème des clivages droite-gauche, pro Sarko ou anti Hollande, et encore moins les sujets populistes et démago des fronts nationalistes de Marine Pen-Pen ou de Jean-Luc Merlanchon… Non, mon sujet à moi c’est la vie de tous les jours dans ces villages de France qui se meurent, et en premier lieu de mon village de Théoule, où les commerces ferment les uns après les autres, où l’on multiplient les caméras de surveillance, où l’on n’a plus le droit de se garer sans engraisser le mammouth des ces instances municipales, intercommunales, départementales, régionales, étatiques qui font vivre un tas de fonctionnaires à rien foutre sinon « emmerder » leurs concitoyens en les noyant de règlements, d’interdictions, d’impositions, de taxes… pour les empêcher de vivre !

Chaque fois que je reviens au pays, après un séjour à Madagascar (ma seconde patrie), je mesure toujours un peu plus le degré d’esclavagisme, de soumission, d’enfermement dans lequel sont plongés mes concitoyens. Et le pire, c’est que ces gens là, dont certains sont de vieux amis, osent prétendre que Madagascar, Saint Domingue, La Malaisie, l’Argentine ou la Thaïlande sont des pays d’insécurité où règnent le danger et la misère ! Quel danger ? Quelle misère ? Mais, osez prendre l’avion pour aller voir vous-mêmes sur place plutôt que de vous rassurer à bon compte en écoutant la grande désinformation des télévisions.

La misère : c’est ici qu’elle est planquée, sous un voile d’hypocrisie et de générosité orchestrée par les Restos du Cœur, le Secours Catholique et autres organismes du même acabit. On vous chante la solidarité et l’entraide à grand renfort  « d’Enfoirés », style Goldmann et Yannick Noah… mais on vous transforme la Sécurité Sociale en peau de chagrin, on vous augmente la CSG, on vous fait exploser les assurances complémentaires, les tarifs de gaz et d’électricité. On s’étonne de voir des gens mourir de froid dans des véhicules qui leur servent de domicile ? Quant au danger, oh certes, il existe. Ne serait-ce qu’en montant dans l’avion… qui risque d’exploser sur la piste d’envol ! À part ça, les dangers à Madagascar (comme ailleurs) on les connaît. On les identifie. On les prévoit… tout le contraire d’ici, où plus personne ne s’en rend compte. 

Il y a 50 ans, mon village explosait de joie de vivre. On mangeait, on buvait, on rigolait, on jouait, on travaillait, on projetait, on construisait, on était heureux. Que reste-t-il de ces beaux jours… ? De vieilles cartes postales ! Et comme si cela ne suffisait pas, on veut maintenant faire disparaître tous nos villages dans des Intercommunalités inodores et sans saveur, pour complaire aux technocrates d’une Europe sans âme, sans goût et sans odeur. 

La richesse de notre vieille France a toujours été son « trésor » de clochers, son trésor de communes. Ce n’est pas à tel ou tel parti politique de s’approprier la défense de nos villages. C’est à nous tous, français, de nous opposer à cette confiscation… à ce vol, à cette captation d’héritage ! Moi je veux que revive mon village de Théoule et que les Théouliens, mes amis, entrent en rébellion comme le firent jadis, certains gaulois au temps de Julius César !

S’il le faut, je suis prêt à me déguiser en Obelix ! Vite… Qu’on me serve un sanglier, par Toutatis !

Fidèlement, Alain Solari,  reporter photographe, témoin du monde


- en référence, le poème France, cité plus haut -