Alpes-Maritimes : Michèle Tabarot
seule ou presque contre tous...
Dans le combat de chefs que se livraient François Fillon et Jean-François Copé la position de la député-maire était jugée pour beaucoup intenable. Avec pour soutien le député Lionnel Luca et le Conseiller général olivier Bettati, elle a fait le forcing dans son département, se déplaçant aux aux quatre coins de l'hexagone. Dans un département dont les caciques de l’UMP avaient prêté très majoritairement allégeance à François Fillon, et donner des consignes de vote dans ce sens, la performance est notable. Personnalité de la vie publique, président de l’association « Agir en Politique », Philippe Buerch fait ici, quasiment à chaud, une analyse fine de la situation :
« Depuis hier, les militants ont tranché, d’une courte majorité certes, mais ils ont décidé que Jean-François Copé devait assumer pour les trois prochaines années, la présidence de l’UMP. C’est d’abord une victoire de la démocratie interne au sein de l’UMP, ce qui ne fut pas toujours le cas au sein du RPR.
Mais surtout, contre toute attente, c’est la victoire d’un homme au talent incontestable : celle de Jean-François Copé et d’une équipe à ses côtés, dont les deux piliers de choix, Michèle Tabarot et Luc Chatel ont fait un travail remarquable.
Je voudrais un instant m’attarder sur la personnalité de Michèle Tabarot, qui a été remarquable, tout au long de cette campagne, digne, sans jamais attaquer à titre personnel ses adversaires, et notamment ceux du département des Alpes-Maritimes. Seule contre tous, elle a démontré une force incroyable face à des attaques inacceptables de ceux-là même qu’en son temps elle avait pu aider.
Mais par delà les trahisons et les bassesses politiques irrespectueuses d’un certain nombre de politiques, il faut désormais rassembler notre famille, face à un pouvoir qui chaque jour dégrade notre situation économique et qui n’a pas pris la mesure de la crise majeure que nous traversons.
...Cette bataille interne n’a fait que réveiller de vieilles rancœurs et a cristallisé des égos inattendus ; dans le Département des Alpes Maritimes notamment, par le jeu des influences et des pressions politiques, seul Lionel Luca et Michèle Tabarot et quelques autres élus ont soutenu Jean-François Copé ; les dés étaient d’avance pipés et cet état de fait a été juste perçu comme inacceptable ! Les soutiens de François Fillon étaient des soutiens de pur opportunisme politique pour un certain nombre d’élus, que l’on savait depuis longtemps plus proche de la ligne politique défendue par Copé.
Mais c’était sans compter sur les conflits et les ambitions de génération identique… Que de phrases maladroites pour rester en place, coûte que coûte, visible sur l’écran TV : mais où se situe, dans un tel déballage, l’intérêt de la Nation ? Il a manqué de la hauteur à un certain nombre d’hommes et de femmes politiques dans cette bataille interne fratricide. Nous avons donné de nous une image négative, à l’heure où Israël se prépare à envahir Gaza et Moody’s dégrade la note française ; je suis inquiet pour l’avenir de notre pays et un certain nombre de ses représentants.
Alors quel choix reste-t-il à faire à François Fillon ? Rentrer dans le rang et reconquérir l’UMP pour être choisi par les militants au moment de la Présidentielle : c’est la plus difficile mais c’est celle qui aurait le mérite de la clarté et la marque d’une volonté de la part d’un homme qui prétend occuper les plus hautes fonctions ? Rejoindre Borloo à l’UDI, mais ce serait une trahison pour les Gaullistes qui l’ont soutenu et mal perçu par l’opinion publique ? Créer un autre mouvement sur les quelques cendres encore vives du RPR et refonder un nouveau mouvement politique, dans un schéma identique à celui de l’UDF et du RPR ? Mais, je perçois ici deux difficultés à ce choix. Qui a le monopole des racines du Gaullisme ? Faut-il rappeler que JFCopé est un enfant de Chirac et que des noms tels que celui de Jean-Pierre Raffarin ont soutenu Copé ! D’autre par, l’UDI est censé vouloir faire revivre l’ancienne UDF. Bref, le choix que doit faire Fillon est assez complexe. Demeurer à vie dans sa posture d’ex-premier Ministre mais ce serait un mauvais choix qui entérinerait l’idée véhiculée par certains, qu’il n’avait pas l’ambition pour le poste, bref ce qui est nécessaire à tout homme politique désireux d’accéder aux plus hautes fonctions : l’envie !
Ce que nous pensons et dont nous sommes à peu près certains : c’est qu’à ce jour, Copé représente parfaitement la voie d’une droite forte, qui assume pleinement son positionnement d’autorité à droite, respectueux des valeurs qu’a toujours voulu défendre la droite : la responsabilité et le respect des valeurs républicaines. L’UMP sous l’impulsion de son président ne doit en rien négliger une solidarité irréprochable envers les plus faibles et ceux qui souffrent. En ce sens, sa proposition d’opérer une révolution civique n’a pas assez retenu l’attention des médias mais elle mérite d’être amplement développée. Jean-François Copé, nous en sommes convaincus, est suffisamment habile pour opérer tous ces changements ! »
Philippe Buerch