Cannes : « L’Antidote », une nouvelle bonne adresse... C’est bon pour le moral !

On se souvient du restaurant « Il Rigoletto » qui s’était installé dans une jolie demeure « bourgeoise » près du Pont des Gabres, pendant plusieurs années. Après presqu’une année de fermeture, le restaurant a rouvert, sous le nom de « L’Antidote », et on ne peut qu’applaudir. La réussite est au rendez-vous.

- Christophe et Kanin Ferré -

D’abord, quand le jeune chef mouginois, Christophe Ferré en a fait l’acquisition, il était bien décidé à garder à la jolie bâtisse son caractère familiale. Il s’installe avec sa femme et ses trois enfants dans les deux étages supérieurs, repense la cuisine et les chambres froides en sous-sol, décore de neuf la salle à manger, et travaille avec Karin, son épouse et Catherine, sa sœur qui sont en salle tandis que Christophe et son second sont aux fourneaux. Le jeune chef qui vient de fêter ses 40 ans, a commencé comme pâtissier. Quand un pâtissier devient chef de cuisine, il garde toujours sa rigueur dans les proportions : autant en cuisine, on peut prendre des libertés, autant en pâtisserie, les recettes se font au gramme près.

Après avoir travaillé dans nombre d’établissements renommés, la plupart du temps à Mougins (L’Amandier, Le manoir de l’Étang …), il exprime aujourd’hui toute sa créativité avec brio et sincérité dans son propre restaurant. Sa cuisine est très méridionale, sans fioritures, en revisitant nombre de recettes du terroir provençal, tout en respectant le produit : pas d’épices superflues, par de mariages surprenants, on est dans la grande tradition française du bon goût ! Si certains plats restent à la carte, comme le tartare et le filet de bœuf ou le carré d’agneau, la plupart changent au gré du marché quotidien. Á midi, six entrées sont proposées, avec notamment un sublime demi-homard bleu rôti au basilic et sa belle salade potagère (c’est très copieux et peut remplacer un plat, avec un supplément de 10 € sur les formules de midi) ou le foie gras de canard des Landes mi-cuit au torchon et son chutney de cerises noires (3 € de supplément), cinq plats, en plus des incontournables, avec notamment une brandade de morue gratinée au parmesan servie avec une salade de roquette ou le mignon de cochon rôti au thym et son écrasée de pommes de terre, suivis de cinq desserts au choix, dont le biscuit tiède au chocolat, confit de framboise et glace vanille ou le minestrone de fruits frais au basilic et son sorbet mangue : 13 € un plat, 17 € entrée/plat ou plat/dessert et 31 € entrée, plat, dessert.

Le soir, le menu est à 28 €, avec sept entrées, cinq plats, dont un filet de loup croustillant tartiné de tapenade, poêlée de gnocchis au basilic et émulsion à l’anis sauvage, en plus des incontournables filets de bœuf à la plancha et ses pommes rattes au four et carré d’agneau rôti au thym. Les desserts sont également très attrayants, on peut faire confiance au pâtissier qui sommeille en lui. La carte des vins, très française, propose des rosés, tous provençaux, des blancs de Loire, Bourgogne, Alsace et Provence et des rouges de toutes les grandes régions vinicoles de l’hexagone (à partir de 21 € la bouteille).

Revisitée, la salle à manger présente une décoration branchée, avec tables et fauteuils capitonnés noirs, jetés de tables taupe, grès cérame anthracite, murs clairs sur lesquels sont exposés nombre d’œuvres du chef, très contemporaines, qui intègrent des soliflores. On profite encore de la jolie terrasse ensoleillée, ombragée par de grands parasols. Pour garder la qualité de sa cuisine, il ne reçoit pas plus de 35 convives par service.

  • L’Antidote – 60 Boulevard d’Alsace – 06400 – Cannes – Tel : 04 93 43 32 19 - Fermé dimanche et lundi midi.

Brigitte Brunot – photo Patrick Flet