Alpes-Maritimes : l’UMP un pas vers l'Ouest... et les législatives.

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Le maire de Mandelieu-La Napoule, Henry Leroy, a annoncé qu’il ne se présenterait pas à cette élection. Ayant pris acte du refus de Bernard Brochand de prendre comme suppléante une personnalité politique issue de la deuxième plus importante commune de sa circonscription, il encourage vivement Philippe Tabarot à affronter le député sortant.

  • de gauche à droite : Michèle Tabarot, Richard Galy, Henry Leroy, André Roatta, Philippe Tabarot, Gilbert Pibou et David Konopnicki -

Les responsables politiques de l’UMP de la 8ème circonscription cannoise (Cannes, Mandelieu, Théoule et une partie de Vallauris) avaient invité leurs adhérents pour un apéritif de rentrée. Forts de relations privilégiées avec leurs homologues de la 9ème circonscription (elle comporte notamment Le Cannet, Mougins et Grasse), ceux-là les avaient rejoints. Ainsi, se sont trouvés sur l’estrade d’honneur, outre leur hôte Henry Leroy, David Konopnicki délégué de la 8ème circonscription et Philipple Tabarot conseiller général de Cannes, Michèle Tabarot députée maire du Cannet, Richard Galy maire de Mougins, Gilbert Pibou maire de Pégomas, André Roatta maire de La Roquette. Patrick Tambay, délégué pour la 9ème circonscription était excusé.

On ne pouvait que noter l’absence de représentants officiels de l’actuelle majorité municipale cannoise la plupart membres de l'UMP. Rien d’inhabituel depuis une décennie ou presque de rivalités assassines. Et ce, malgré un rapprochement entre le maire de Mandelieu et celui de Cannes qui, preuve de sa bonne volonté, n’avait pas présenté de candidat d’opposition lors des dernières élections cantonales. Les deux adversaires se sont d’ailleurs rencontrés et parait-il, accolés. Ont suivi des entretiens téléphoniques qui augurent à priori d’une sorte de gentleman’s agreement du genre : je te dis ce que je pense, je t’avertis de ce que je vais faire.

Il en ressort, aux dires d’Henry Leroy, que Bernard Brochand a décliné… poliment, la demande d’une suppléante mandelocienne, laissant mystérieusement entendre qu’il ne pouvait faire autrement. On peut décoder que le député sortant est prisonnier de ses engagements et, dans la perspective des municipales, choisira comme il l’avait laissé entendre, David Lisnard comme suppléant. Ce qui infirmerait l’idée d’un quelconque divorce’s agreement entre lui et son premier adjoint…

Cela ayant été révélé à l’assistance, Henry Leroy, désigna Philippe Tabarot. Pour lui, c’est le candidat idéal puisque, têtu, le député sortant ne veut pas ou ne peut pas, saisir l’opportunité de mettre en pratique l’esprit même de l’intercommunalité. Philippe Tabarot, souriant et presque gêné, avait préparé sa réponse. Avec beaucoup de prudence, il indiqua qu’il était dans une phase de réflexion et qu’il demanderait l’avis de ses colistiers ainsi qu’aux membres qui animent son association « Gagner pour Cannes ».

Tant de choses peuvent encore se passer. Voilà le Sénat tombé dans l’escarcelle de la gauche, suite logique du nombre de plus en plus important de grands électeurs de cette mouvance, mauvais présage pour la droite à quelques mois des présidentielles. Les rapports de force entre les caciques de l’UMP changeront en fonction des résultats obtenus aux présidentielles. Ils auront un rôle déterminant dans la dynamique nationale aussi bien que locale. À l’heure où il faudra accorder ou pas les investitures, les choix seront parfois cornéliens. Ainsi l’UMP pourrait l’accorder systématiquement aux députés sortants comme c'est l'usage, donc à Bernard Brochand, à moins qu’il ne soit touché par la limite d’âge, une mesure qui pourrait être prise au plus haut niveau. Quant à l’affrontement prévisible entre David Lisnard et Philippe Tabarot aux municipales qui suivront (tous les deux étant Conseillers généraux sur la même commune), l’option d’une investiture donnée aux deux candidats serait une décision digne de Salomon : que le meilleur gagne, avec notre bénédiction !