L’affaire DSK : « Si vous avez le bon avocat, nous avons le meilleur système judiciaire au monde ! »

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Catégorie Pieds dans le plat

Alors, Dominique blanchi ? La série télévisée « Justice » (que je me permets de vous recommander) nous en apprend un peu plus sur les méandres du système américain que tous les commentaires des pseudos experts qui hantent les tribunes de nos médias.

Y est démontré qu’avec un bon avocat (évidemment grassement payé) et une équipe de professionnels prêts à tout, chaque présumé coupable peut ressortir libre. Il est à remarquer que le jury est ainsi à même de déclarer non-coupable, un assassin pris sur le fait. « C’est pas sa faute ! » auront à cœur de démontrer ses défenseurs. Chez nous on parle plus pudiquement de circonstances atténuantes… Reste que déclaré non-coupable, l’accusé devra éventuellement faire face à une procédure au civil qui pourra elle le faire déclarer coupable. Drôle de justice !

L’affaire DSK/Diallo est, me semble-t-il, une excellente illustration de cette justice pour les nanties, comme le fut au milieu des années 1990 l’affaire O.J. Simpson. Il y avait eu là-bas, il est vrai, mort d’homme. Ici, c’est au mieux une relation consentie avec une femme de chambre, au pire un viol… (que certains préfèrent relativiser en parlant de troussage de domestique).

Les caciques du PS ont lu les infos. Comme tous les politiques, ça fait partie du job. Depuis quelques jours, tous les médias annonçaient le… blanchiment de Dominique Strauss Khan. À quelques heures à peine de la déclaration du procureur new-yorkais, ils y sont allés de leurs commentaires savants et désintéressés. Le porte-parole, Benoît Hamon, « souhaite une décision favorable à DSK ». Manuel Vals candidat à la candidature affirme, lui, que « la parole de DSK sera utile… Autre candidat à la candidature, François Hollande, ne veut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, si sale soit-elle. Il pense aussi que « Dominique peut être utile à son pays ». Peut être ou peut-être ? Peut-être, ajoute Le Parisien.fr dans un des articles, l’ancien président du FMI ira-t-il, s’il est absous, rendre visite aux personnes qui travaillaient depuis quatre ans avec lui. S’il semble que tout le monde s’accorde à reconnaître de grandes qualités nécessaires à l’exercice qui était le sien et qui lui ouvrait les portes royales d’une présidence républicaine, il n’est pas sûr que ses collègues aient apprécié le tsunami médiatique qu’il a provoqué en ouvrant inconsidérément sa porte de salle de bain en présence d’une femme de chambre… Même si la relation qu’il y a eu entre les deux occupants de la chambre était, aux dires de l’accusé consentie, ça fait un peu désordre.

En France, et quelque soit le dénouement newyorkais, DSK n’a pas fini de visiter les instances policières et judiciaires. Le dossier Tristane Banon est sur la table. Les orfraies de gauche pourront toujours crier au complot politique, l’affaire semble sérieuse. Ouverte dans les temps, elle aurait pu conduire DSK devant les Assises. C’est sans doute une des raisons qui ont poussé l’entourage de Tristane à ne pas porter plainte. Appelé à témoigner, Jacques Lang aurait alors pu lancer son fameux : Il n’y a pas mort d’homme tout de même ! Par contre Jean-François Kahn n’aurait pas peu le culot de parler de « troussage de domestique », s’agissant ici d’une consœur…

L’adage mis en exergue de la série télévisée « Si vous avez le bon avocat, nous avons le meilleur système judiciaire au monde ! » jouera-t-il ici le même rôle que là-bas ? Diantre, nous sommes en France ! Le pouvoir et l’argent ne font pas tout ! Ce qui est sûr, c'est qu'à New-York, DSK avait le bon avocat…