L’envol du festival Rock it ?

Les concerts de la manifestation musicale ont fait réagir les spectateurs… comme les riverains.

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Les soirées électro n’ont jamais attiré autant de monde. Le Palais Club fait les belles heures des après-minuits cannois. David Guetta a, pour sa part, la semaine dernière, enflammé le Gotha Club. Les 30 et 32 juillet derniers, d’autres soirées avaient attisé les spectateurs du « Rock It Festival » à Juan-les-Pins. Cependant, l’événement azuréen n’avait pas commencé sous les pins mais sur la toile.

- le groupe The Subs…

À l’heure où les teuffeurs du 30 juillet au soir ajustaient leurs casquettes, Internet était en émoi. Breakbot, le DJ qui avait fait onduler les plagistes sur « Baby I’m yours », annonçait, si proche de l’heure H et via ses réseaux sociaux, son impossible présence due à la grève d’Air France. L’information et la colère que suscita cette nouvelle furent rapidement relayées, incitant les plus réticents à imiter le DJ idole. Les autres se lançaient dans un casse-tête musical pour imaginer le nom du musicien remplaçant. Mais le lever du suspens ne serait dévoilé et visible qu’en live. Et sous les pins juanais, un habitué des platines du bord de mer prit place sur la grande scène. Slipmuzik a fréquenté cet été autant les soirées cannoises d’intérieur du carré d’or, le Sun7 que les événements festifs en plein air comme les Plages Électroniques. Cet admirateur de Mr Oizo ne pouvait rêver meilleure promotion d’un soir et son bonheur se lisait sur son visage et dans son set. Avec un mix liant les musiques pas toujours logiques mais vraiment hétéroclites : métal, électro, RNB. Mais l’énergie et le comportement du DJ cannois galvanise et rassemble l’euphorie des foules. Des foules qui avaient tout misé sur le look décalé et parfois venues d’ailleurs pour cette soirée mythique.

Entre les racines brunes et les épines rougeoyantes, il n’était pas rare de rencontrer casquette et T-shirts aux couleurs très (trop ?) vives des spectateurs adeptes de l’électro rock ou des fluo kids pas totalement jeunes. Mais certains avaient opté pour la carte de l’excentricité ; en adoptant l’épuisette de plage pour emblème ou la combinaison totale rouge et verte fluo, les spectateurs avaient tout fait pour s’attirer les lumières des projecteurs mais les artistes allèrent encore plus loin dans ce registre…

En rentrant sur scène, les Belges de The Subs, en effet, créent la surprise… avec leur tenue. Encapuchonnés comme si les moines de Tibhirine s’étaient mis à la techno, le trio débarque sur scène avec la solennité voulue par leurs habits mais dans une ambiance délirante. Le chanteur Jerœn De Pessemier en joue faisant même sortir de sa manche ample et sombre une main frêle mimant le signe du diable des métaleux. Grand écart des genres ? La soirée n’a pas encore donné son lot de surprises. Tantôt la tête du trio joue les chauffeurs de salle, les yeux cernés de paillettes, tantôt elle part dans d’autres sphères en escaladant la structure de la scène. Mais cette formation, composée des DJ gantois étonne avec sa musique aérienne. Car en dessous d’un visuel de rock star à la Lady Gaga, la musique n’est pas en reste. Avec les chansons électroniques entêtantes « The face of the Planet » et leurs guitares énervées, The Subs livrent une prestation troublante mais ambitieuse pour mettre une ambiance furieuse.

Et cela ne va pas s’arrêter là ! Car, Mr. Oizo rentre en scène. Le DJ à la barbe dodelinante n’a qu’à poser ses mains pour les platines pour faire danser les spectateurs. Des spectateurs qui n’ont pas honte de crier leur bonheur d’être de la fête, les mains tendues et surexcités. La folie est à son comble, la fosse s’enflamme comme jamais, quitte à faire trébucher les voisins. Les gradins et les spectateurs vibrent sous le refrain « Vous êtes des animaux ». Sans son emblème à la peluche mais avec le flegme qui le caractérise, l’artiste a, pour beaucoup, été le clou du spectacle alors que la soirée n’était pas terminée.

- les Bloody Beetroots…

L’annulation de Breakbot avait en effet perturbé et fait modifier l’ordre du set initial. Ainsi, les Italiens, Bloody Beetroots, ont dû terminer la soirée pour beaucoup de spectateurs venus pour les Dj français ! C’est donc devant un public un peu plus clairsemé que le trio infernal a pris sa guitare, ses claviers et sa batterie pour être couronné empereur du son ! Avec des cris dignes du Heavy Metal, des solos de guitare longs et délectables et un rythme plus que remuant, le groupe a littéralement décoiffé la pinède pour une des meilleures soirées de l’été.

Évidemment, avec des artistes énergiques comme ceux présents lors du « Rock It Festival », il fallait s’attendre à ce que les « rois du bruit » deviennent pour certains les « dictateurs de la cacophonie ». Ceux qui ont été mécontents de la manifestation n’ont pas tardé à le communiquer à la municipalité de Juan-les-Pins/Antibes. Ainsi, Jean Leonetti a décidé, suite à ces plaintes, de ne pas renouveler la manifestation, l’année prochaine. Outrage pour les fêtards et amoureux d’électro, soulagement pour le voisinage ! Le sondage sur Nicematin.fr a démontré que 90% des internautes désapprouvaient la volonté de la municipalité à 90%. Ainsi se clôt donc la polémique de l’été ? La suite aux prochains épisodes.

Les amoureux de l’électro pourront être satisfaits à la soirée du Palais Club avec Duck Sauce ou pendant le Festival Crossover avec, notamment, le label de Mr. Oizo et de Breakbot. The Subs continuent leur tournée en France, de Paris à Marseille en septembre.