Le prix du Tapie... à la charge du contribuable lambda.
La presse nationale (L’Express, Le Figaro...) prend beaucoup de précautions pour parler de la présumée tentative de « planquer » son argent en Belgique de l’ancien ministre de François Mitterrand, Bernard Tapie.
En toute légalité sans doute, l’homme d’affaires tout azimut, aurait ainsi créé une société en Belgique et y aurait transféré l’essentiel des 240 millions € versés en guise de réparation concernant son litige avec le Crédit Lyonnais. Une coquette somme qui vient s’ajouter aux 45 millions € de préjudice moral et d'une centaine de millions € d'intérêts. Un véritable pactole qui sera payé in fine par le Trésor Public derrière lequel se cachent… les contribuables français solidaires, à l’insu de leur plein gré, des banquiers qui ont joué à qui perd gagne comme ils savent si bien le faire avec l’argent des autres. Apparemment, la direction ne leur tint pas rigueur de cette légèreté. Ceux qui ont dû être remerciés, le furent en parachute… doré.
Quant au choix de la Belgique, il est judicieux et les frais de création d’une société sont vite compensés par le fait que dans ce pays, l’impôt sur la fortune n’existe pas et que la revente des titres ne donne pas lieu à prélèvements fiscaux…
Cette information sur le bas de laine de Bernard Tapie fait suite au rejet de la plainte de deux contribuables français et d'un député qui demandaient l'annulation de l'arbitrage (préféré à la voie judiciaire) rendu dans l'affaire concernant Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais en 1993. Dossier traité par la nouvelle présidente du FMI, Christine Lagarde, alors ministre de l’Économie, des Finances et de l'Emploi. Cette décision appelle à commentaires. C’est sous le nom de Phileas, que notre lecteur et collaborateur occasionnel, nous livre les siens :
Il suggère et souhaite que les instances qui ont à trancher ce genre de conflits d’intérêts soient assistées par les Jurys Populaires dont on parle tant. Afin que des décisions de bons sens soient prises.
Il met ensuite en parallèle : la sécheresse récurrente dans la Corne de l’Afrique où 12 millions de personnes sont déjà victimes de la famine et pour lesquelles les instances internationales demandent en vain une aide d’urgence de 1,1 milliard € d’une part, et la somme versée à Mr Tapie, soit le quart de la somme qui serait nécessaire à sauver la vie de dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants… de l’autre.
Jetant un regard critique sur la politique de solidarité entre les membres de la communauté, il met en exergue les 160 milliards € sur trois ans (oui, milliards, si l’on sait encore ce que ça veut dire) de nouvelles aides versées à la Grèce, sans augurer de celles qui seront dévolues au Portugal et à l’Espagne, ni aux sommes versées aux nouveaux membres et à ceux désirant le devenir… Désabusé, notre commentateur s’attend à ce que ces aides ne soient jamais ou peu remboursées, s’étonnant qu’on ne puisse en… détourner un modique 0,7 % pour venir au secours des infortunés climatiques.
Phileas de conclure : « Si l’État préfère donner l’argent du contribuable à des bien ou mieux nantis… il ne reste plus qu’à y aller de notre porte-monnaie en versant à ACF (Action contre la Faim), UNICEF et autres Associations d’aide humanitaires notre propre contribution. Le percepteur nous saura gré de ce geste et nous permettra de déduire 75% du don de notre revenu imposable. »
Michel Fixler