Côte d'Azur : « Festival » de musique pour le Nice Jazz Orchestra

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Le groupe jazzy a présenté son album au conservatoire de Nice avant de nouvelles dates.

Mais qui étaient ces piétons si soignés se ruant le 25 juin à 20 heures vers le Conservatoire National à Rayonnement Régional de Nice ? Les élèves de l’école de musique couverts de récompenses n’étaient pas dans les parages. C’était pour un spectacle tout autre que les visiteurs du soir étaient si nombreux.

- André Peyregne présentant le Nice Jazz Orchestra -

Depuis 3 ans, les musiciens du Nice Jazz Orchestra hantent les couloirs modernes du conservatoire de Nice. La logique voulait donc que le CNRR soit le lieu de lancement de leur premier album, comme le soulignait le directeur de l’école musicale, André Peyregne. Pierre Bertrand, chef d’orchestre alternant entre saxophone et flûte, prépare à un choc auditif avec des reprises de Duke Ellington et des compositions inédites mais annonce aussi la tonalité du spectacle : conviviale et solennelle.

La perte de leur trompettiste soliste, François Chassagnite, juste après l’enregistrement de leur album « Festival », a marqué les 17 musiciens sobres et concentrés en tenue sombre. Il y a à la fois satisfaction du renouveau et émotion dans le deuil quand le trompettiste invité prend le relais du disparu. Mais le spectacle doit continuer, « show must go on » comme on dit au music-hall, et le Nice Jazz Orchestra est bien entouré pour continuer la fête.

Accompagné par le truculent percussionniste argentin, Minimo Garay, les musiciens font résonner leurs instruments dans une nouba sans nom comme pour passer « A Night in Tunisia », air méditerranéen. Mais le big bang ne brille pas qu’en bande, il exulte également en donnant la voix à chacun de ses musiciens. En accordant le beau rôle à son pianiste, Frédéric D’Oelsnitz ou à son guitariste, Amaury Filliard, le groupe met en exergue les talents de chacun. Le spectacle est alors tant sur le visage du soliste, s’appliquant pour « groover » comme il le faut, que dans les regards amusés et épatés de ses camarades de jeux musicaux.

Amour du jazz américain mais avec le cœur en Méditerranée, le chef d’orchestre renoue avec ses racines cagnoises en jouant le solo à la flûte « Haut de Cagnes ». Une interprétation solitaire qui est n’est que passagère puisque le Nice Jazz Orchestra aime collaborer et pas forcément avec ses semblables. Le trio Sashird Lao aux harmonies saisissantes en est un exemple. Accompagnant le Caravan de Duke Ellington, les 3 chanteurs dopent l’énergie de l’orchestre. Mais ce n’est qu’un début puisque sitôt la chanson finie, le percussionniste Minimo Garay surnommé « pirate » à cause de sa chevelure folle, prend le micro dans un slam sur les différentes amoures.

- le groupe vocal Sashird Lao et le percussionniste Minino Garay -

Sashird Lao est aux chœurs, le Nice Jazz Orchestra dans le tempo, l’ambiance est à son paroxysme. Rien d’étonnant alors que d’entendre le public redemander un autre air. Et tandis que l’orchestre virtuose entonne ses dernières mélodies, les spectateurs sont déjà impatients de retrouver le NJO sur scène. Le prochain spectacle n’est pas le moindre puisqu’il aura lieu pendant le prestigieux Nice Jazz Festival le 8 juillet en première partie mais aussi avec la chanteuse jazz italienne Roberta Gambarini et le mythique compositeur français Michel Legrand. Ainsi, l’album « Festival » vibrera au Festival jazz niçois. La boucle est bouclée.