Alain Dartigues : journaliste à l’insu de son plein gré.

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Cannois depuis l'âge de deux ans, il fut le spectateur et occasionnellement l’acteur des activités journalistiques de son père, Fernand. En 2004, il met en ligne le magazine « Paris Côte d’Azur », créé en 1959 par son père, lui assurant ainsi sa continuité.

Avec en poche un simple certificat d’études primaires, Fernand Dartigues (1912 – 2000) évolue dans les quartiers populaires de Marseille à la recherche de petits boulots. Il connaît la misère avant de découvrir le Club des Excursionnistes Marseillais et d'arpenter avec ses membres les Calanques. Une bande de jeunes, plutôt des beaux quartiers, l’accueille et l’aide. Pour faire bref, il réussit au concours d’inspecteur de police et travaillera quelques années à la police judiciaire. Sans oublier de remplir ses cahiers, de notes, de poèmes, de pensées… Il saisit l’opportunité de prendre la direction pour la France de la Revue internationale de criminologie, tout en restant en fonction. La mort de sa jeune femme le jette dans le désespoir. C’en est fini avec le fonctionnariat. Il démissionne et travaille à la pige pour des journaux locaux. Il devient le correspondant du quotidien La Suisse, de Arts, et de La Cinématographie française pendant le festival. Et puis, un jour, Fernand s’impatiente. Il veut voler de ses propres ailes et créer son propre média. Ce sera Cannes-Festival qui deviendra vite : Paris Côte d’Azur. Nous sommes en 1959.

- Gaston Rebuffat, Fernand et Alain Dartigues,
Cannes 1975 -

Son fils Alain, a suivi pas à pas ce parcours de journaliste, à commencer par coller les lettres de rappel pour les abonnés de la Revue de Criminologie et livrer bientôt les exemplaires de PCA dans les palaces cannois… Son père l’amène tout jeune dans les conférences de presse du Festival de Cannes, lui fait découvrir les coulisses de ce métier qui ne connait pas encore le… numérique. C’est le règne de la sacro-sainte machine à écrire Remington et du papier carbone. À l’imprimerie Devaye ou à la Coopérative Aegitna, c’est l’odeur du plomb fondu qui accueille le visiteur privilégié et c’est tout un spectacle de voir ces professionnels composer les titres et les publicités, tirant de leurs longs tiroirs en bois les lettres une à une. Les illustrations qui viennent agrémenter les textes sont d’abord gravées sur du métal avant d’être intégrées sur le « marbre », c’est la photogravure ; pour une impression en quadrichromie, quatre plaques sont ainsi nécessaires.

Le progrès annonce des changements importants. Il est loin le temps où il fallait patienter des mois pour avoir une simple ligne de téléphone. Le télex est remplacé par le Minitel et annonce la révolution Internet et tout ce qui touche aux Nouvelles Techniques de l’Information et de la Communication. Fernand Dartigues y assistera plus en spectateur qu’en acteur. Lorsque pointe la fin du siècle dernier, celui qui est né en 1912, est épuisé, désabusé, attristé par les spectacles du monde. Pour lui, ni les religions ni les progrès de la technique n’ont rendu l’homme meilleur. La messe est dite. Il disparaît au mois de janvier de l’an 2000, convaincu en tout cas que le 21ème siècle, ne verra pas le triomphe de la spiritualité…

- avec Alain Bombard à Bendor -
- Asana dans les neiges du Québec…

Son fils est revenu à Cannes après dix années de beaux voyages et d’aventures passionnantes dans les Antilles françaises, au Mexique, aux USA, sur l’île d’Hispaniola et dans celles des Bahamas et des Turks and Caïcos… Comme pour clôturer ce cycle, il se marie au Québec avec Louise, une Canadienne « pure laine ». Autant par devoir filial que par défi, ils reprennent tous les deux le magazine et le tiennent la tête hors de l’eau jusqu’en 2004. Mais le papier ne paye plus. « Ça eut payé ! » aurait lancé Fernand Raynaud. Plutôt que de l’abandonner, ils profitent des compétences en informatique de leur fils Romain pour l’installer sur le Net.

Pour la petite histoire, ceux qui les connaissent savent qu’ils ont vécu dans un chalet dans le haut pays grassois, au début sans électricité et sans eau… Pour préserver cet environnement, ils fondent deux associations de protection et seront contactés pour faire de la politique. Alain se présentera d'ailleurs à plusieurs élections sur Grasse et sur la 9ème circonscription. Alain a retrouvé sa passion d’adolescent, la natation, et travaillera dans cette branche à Mougins, avant de se concentrer uniquement sur la rédaction d’articles de presse et de tirer de cet exercice créatif une grande satisfaction.

- vous avez dit natation, vous avez dit mer, piscine… Éden Roc 2009 -