Le bilan mitigé des 1ères Rencontres Nationales de la Police Municipale...

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C’est un peu comme lors d’une manifestation syndicale, selon que l’on se place du côté des forces de l’ordre ou du côté des manifestants, le bilan comptable n’est pas le même...

Or, cette fois, c'étaient au tour des les forces de l’ordre de réclamer un meilleur statut professionnel, plus précisément la police municipale. Une grande première pour ces fonctionnaires de terrain. L’occasion rêvée pour dresser un bilan et revendiquer une amélioration de leur situation. La venue du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, et la présence et les interventions d’Éric Ciotti, l’homme fort du moment sur ce dossier, et du député-maire de Nice qui les accueillait, prouvaient tout l’intérêt que leur portent le gouvernement et les autorités territoriales.

Ils étaient plus de 900 congressistes qui ont pu durant une journée entière, échanger sur les sujets tels que l’emploi, la formation, les missions ou encore l’avenir statutaire lié à l’exercice de leur profession. À l’heure de dresser le bilan, celui-ci semble mitigé. Si l’on s’en tient aux déclarations de Christian Estrosi, il est plutôt bon. Il pouvait se féliciter à juste titre, de la présence « de policiers municipaux venus de tout l’hexagone ainsi que d’élus de droite comme de gauche ». Les annonces faites par le ministre furent à son sens, « des avancées significatives attendues par la profession. La création d’une médaille de la police municipale, l’aide de l’État pour financer des gilets pare-balles, le renforcement des formations des policiers municipaux, sont autant de mesures qui vont permettre aux policiers municipaux de remplir leur mission dans des conditions plus confortables. » Il concluait, faisant preuve d’une certaine prudence : « Ce discours ne doit pas être considéré comme une clôture du débat, c’est un premier pas vers la revalorisation du métier de policier municipal. »

C’est peut-être ce qu’en retiendront les policiers municipaux réunis à Nice, convaincus qu’on peut mieux faire. À ranger dans le panier sale, le commentaire déplacé de Patrick Balkany qui se mélangeait les pinceaux. Le maire de Levallois-Perret, n’hésitait pas à dévaloriser la police rappelant qu’elle était issue d’une réforme datant du gouvernement de Vichy, et qu’il en avait assez de leur prétention à vouloir incarner la police républicaine…

Si l’on en croit certains policiers municipaux et de leurs représentants syndicaux, les déclarations de bonnes intentions en forme de promesses des politique, sont bien en deçà de leurs demandes et de leurs attentes. Ces fonctionnaires ont pour mission, sous l’autorité du maire, d’assurer l’ordre public et de lutter contre la délinquance. Des fonctions qui ressemblent de plus en plus à celles de la police nationale et de la gendarmerie mais qui, dénoncent les municipaux, ne s’accompagnent pas des primes, des récupérations et autres droits sociaux qui vont avec. Alors, des policiers sous payés, mal considérés mais qui risquent leur vie plus souvent qu'à leur tour dès lors qu’ils se trouvent dans la rue ?

A.D.