Société : le vieillissement de la population dans les pays riche est inéluctable.

Il entraînera des dépenses de santé qui doubleront ou tripleront d’ici 2050.

Catégorie C'est notre santé

Selon l’Organisation de coopération et de développement économique, les dépenses de prise en charge de la dépendance devraient, sous l’effet du vieillissement de leurs populations, doubler – voire tripler – d’ici 2050.

  • pourcentage de la population de plus de 80 ans -

L’institution internationale prévoit que la moitié des personnes dépendantes ayant besoin d’aide et de soins ont plus de 80 ans et que leur nombre atteindra 10 % de la population dans une quarantaine d’années. Il culminera à 17 % au Japon et 15 % en Allemagne. Actuellement, elle n’est en moyenne que de 4 %…

Les dépenses de prise en charge, augmenteront de concert. Aujourd’hui, la Suède et les Pays-Bas dépensent le plus en proportion de leur PIB (3.5 % et 3.6 % respectivement de leur PIB), alors que le Portugal (0.1 %), la République tchèque (0.2 %) et la République slovaque (0.2 %) se situent à l’autre extrémité du classement.

Pour Angel Gurría, secrétaire général de l’OCDE, il convient de mettre rapidement en place de solides réformes visant à attirer davantage de main-d’œuvre dans le secteur de la dépendance et à la fidéliser. Car, il a été remarqué que la plupart des emplois concernés sont à fort roulement, n’offrent pas de perspectives d’avenir et s’accompagnent d’une rémunération et d’avantages sociaux peu élevés. Il apparaît donc essentiel de revaloriser les emplois de ce secteur en améliorant leur rémunération et les conditions de travail.

L’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et la Norvège s’y sont récemment attachés et réussis à encourager les travailleurs à garder cette orientation professionnelle. En Belgique, aux Pays-Bas et en Suède, des conventions collectives prenant les années d’expérience en compte dans les niveaux de salaires, ont rendu le secteur plus attractif.

Il apparaît aussi dans les enquêtes menées que, pour satisfaire la demande future, il faudra faire appel à l’immigration. Déjà, la part qu’elle occupe est importante : un poste sur quatre environ en Australie, au Royaume-Uni et aux États-Unis, et jusqu’à un sur deux en Autriche, en Grèce, en Israël et en Italie, est occupé par un migrant. Mais on constate aussi que cette main-d’œuvre étrangère est sous qualifiée avec des problèmes linguistiques à la clé…

Selon le rapport de l’OCDE, les gouvernements devront trouver un équilibre entre offrir un accès à une prise en charge de qualité et assurer la viabilité des dispositifs. Quelque 70 % des personnes dépendantes assistées le sont à domicile, mais les coûts des services ne peuvent être pris en charge individuellement que par les plus aisés. Les pouvoirs publics prennent le relais et assument pour les autres l’essentiel des frais avec le risque, si l’addition est top lourde, d’une diminution de la qualité.

Sans être la panacée, l’assurance privée pourrait jouer un rôle complémentaire bienvenu dans certains pays, fait remarquer le rapport. Aux États-Unis et en France, qui sont les deux plus grands marchés de l’assurance dépendance de la zone OCDE, respectivement 5 % et 15 % des plus de 40 ans ont souscrit une police de ce type. De là, l’idée de rendre ce type d’assurance obligatoire. Quid des chômeurs ?