Ernest Louis Lessieux : l’amour du Sud...

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Une exposition rend hommage à ce peintre qui s’établit à Menton.

À l’occasion des 150 ans du rattachement de Menton à la France, la municipalité expose des œuvres du peintre Ernest Louis Lessieux. Cet aquarelliste de talent, professeur de dessin et un temps conservateur du Musée de Rochefort, tomba en amour avec le Sud, pour sa lumière mais aussi pour sa qualité de vie. Peintre académique sans doute, il nous montre une Côte d’Azur que nous reconnaissons, arpentant les sentiers, sauvages à l’époque, qui relient les villages et les villes, la montagne à la mer ; il se promène le long du chemin des douaniers, et capture ses paysages qui séduiront les visiteurs qui deviendront les « touristes » et les peintres qui deviendront des « fauves » ou des « cubistes »…

À la mémoire de cet artiste, Serge Bernstamm avait écrit ces quelques lignes peu de temps après sa disparition en 1925, à l’âge de 77 ans :

« L’homme chez Lessieux fut exquis. De caractère lucide, réfléchi, d’esprit froid, pondéré, plein de bon-sens, logique, mesuré, prudent, consciencieux, maître de lui, exact. Regardez plutôt, mon ami - disait-il - tout là-bas, ce coucher de soleil sur le Cap-Martin, cet embrasement de l’horizon. Est-ce assez beau, est-ce assez grand ! Sa ligne primordiale de vie était : chercher, observer, regarder, travailler, produire sans défaillance, bien faire et … laisser dire. À soixante-quinze ans passés, le pied et le jarret solides, en quelques sortes alpestres, chargé de tout son attirail professionnel, de quelques vivres, il partait, dès l’éveil de l’astre-roi pour la mer, la vallée, la montagne parfois la plus lointaine, et ne rentrait guère qu’à la chute du jour, invariablement frais, dispos, de bonne humeur, l’appétit excité, rapportant immanquablement quelque saisissant croquis, quelque toile lumineuse (…) Et puis voici maintenant l’harmonieuse silhouette du rocher de Monaco, l’aride Tête de Chien, le martial massif du Mont-Agel, les dentelles de Sainte-Agnès se profilant dans l’azur, les renflements sombres du Cap-Martin, et, jusqu’à Bordighera, les lumineuses sinuosités de la côte enchanteresse. »

  • Promenades de Menton à Monaco à travers les aquarelles - du 14 mai au 12 septembre - Palais Carnolès - 3, avenue de la Madone – Menton -