La chaussure qui marche différent... ne laisse pas indifférent.
Les MBT ou le retour des Massaïs.
Populaire en Amérique du Nord, chez nous la marque MBT trouve peu à peu son public. Présente à Grenoble, Toulouse, Paris et maintenant à Nice, elle est vendue dans 34 pays.
Les nouveaux modèles ont beaucoup évolué et ressemblent de moins en moins aux chaussures peu esthétiques du début. Les MBT attirent indéniablement le regard et, s’ils continuent à surprendre, ce n’est plus parce qu’ils détonnent. Il est vrai que l’objectif premier n’était pas d’ordre esthétique. Imaginées en 1996 par Marc Müller, un ingénieur suisse, ces chaussures étaient destinées en priorité aux marcheurs urbains qui s’épuisent le dos sur des sols durs et plats. Contrairement aux chaussures conventionnelles, elles créaient une instabilité qui sollicite la musculature du pied et de toute la jambe, fessier compris, par de petits mouvements de compensation instinctifs.
Il s’agit avant tout de bien marcher, en favorisant une posture juste qui protège les chevilles aussi bien que les genoux et de soulager les contraintes que subit la délicate ossature des pieds. Pieds tellement maltraités dans les instruments de tortures sortis de l’imagination un peu masochiste de nos créateurs de mode les plus distingués et dont nous tairons les noms par charité…
Effectivement, cet objectif nous semble plus convaincant que les quelques calories de plus que l’on est censé brûler en chaussant des MBT plutôt que de vulgaires pompes. Désormais séduisantes, le simple fait de les porter soulage les douleurs dorsales (n’avons-nous pas tous mal au dos… mal du siècle ?), mieux elles ont une action préventive.
On en oublierait que MBT signifie « Massaï Barefoot Technology » en référence au peuple Massaï, qui, en Afrique, continue à marcher pieds nus dans la savane. Paradoxalement, c’est en marchant nus pieds dans les rizières, en Corée, que Marc Müller avait constaté que ses maux de dos diminuaient. Depuis, ses chaussures ont fait le tour du monde. Nous les avons aperçus récemment à la télévision, portées par Brenda Leigh (Kyra Sedgwick), l’enquêtrice vedette de la série américaine « The closer ». Les MTB sont ostensiblement aux pieds d’autres enfants de la balle : Al Pacino, Antonio Banderas, Stallone, Paris Hilton, Salma Hayek, Michèle Rodriguez, Jennifer Love Hewitt, Gwyneth Paltrow… et même à ceux de George Bush. Bien que moins connus, nous les portons aussi depuis quelques semaines et nous nous en félicitons.
Désormais à la disposition de tous les quidams, marcheurs urbains impénitents et non-conformistes, ces chaussures très techniques ont un prix. Il est relativement élevé car toutes les études, tous les efforts entrepris, les matériaux choisis (dont le carbone…), ont coûté cher. Ainsi, il faut compter un minimum de 155 € pour les sandales, 210 € pour les modèles sport et 235 € pour les chaussures hommes en cuir. Mais, chose exceptionnelle pour ce genre d’article, elles sont garanties un an et, cerise sur le gâteau, dans plusieurs pays d'Europe, certaines assurances privées les remboursent…
- MBT – the anti-shœ – à Nice, le magasin de la marque se trouve au 39 rue de l’hôtel des Postes – tel. 04 93 62 83 69 – directeur Stéphane Girard –