Politique : la marmite cannoise...

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La rumeur de la venue intempestive de Michel Mouillot dans la perspective des prochaines élections municipales inquiète les états-majors politiques. Elle pourrait, si elle se confirmait, bouleverser la donne.

Depuis quelques heures, le landerneau cannois est en ébullition. Michel Mouillot est de retour. Lors de ses séjours dans la région, il consulte, rencontre des personnalités, et laisse paraître son intérêt pour la vie politique locale actuelle. Ses interlocuteurs interprètent souvent cela comme pouvant déboucher sur sa possible candidature aux prochaines élections municipales. Libre à eux ! Un Michel Mouillot en tout cas aminci et motivé… pour laver la trahison de Jean Martinez ou pour reprendre en mains la ville ? Nul ne sait précisément. Redevenu éligible, rien pour l’instant, ne l’empêcherait de donner suite à une telle éventualité.

Combien pèse aujourd’hui l’ancien maire, au plan électoral ? Parions sur plus de dix et moins de 20%. Pour mémoire, Jean Martinez dont il avait provoqué la venue, en avait récolté 20… Pas suffisant pour se faire élire. Mais les échéances sont encore suffisamment éloignées pour qu’il ait le temps de faire prospérer le capital de sympathie qu’il conserve auprès de nombreux Cannois. Pour un fonctionnaire, au courant de la rumeur, « C’est du Mouillot tout craché . Il lance un pavé et attend de voir les cercles concentriques se dessiner ».

Sa supposée candidature n’apparaît pas très sérieuse aux yeux d’autres observateurs. Mais elle en dérange plus d’un et risque d’irriter au plus haut point Bernard Brochand, pour qui il est le diable. Elle pourrait aussi gêner les projets de David Lisnard, successeur putatif du député-maire. Surtout si, à l’issu du premier tour des municipales, Michel Mouillot arrivant derrière Philippe Tabarot, l'actuel leader de l'opposition municipale, lui apportait son soutien. C’est là que la candidature de Gilles Cima, Nouveau Centre, adjoint à l’urbanisme de l’équipe Brochand, pourrait s’avérer utile pour les opposants à Philippe Tabarot (dans le cas, évidemment où il soutiendrait au deuxième tour le candidat de la liste majoritaire à laquelle il appartient). Même avec moins de 10% des voix (une appréciation sur ce qu’il vaut aujourd’hui), il pourrait faire pencher la balance. Il profiterait aussi de la chute prévisible de Nicolas Sarkozy dans les sondages qui entraînerait par ricochet celle de l’UMP et donnerait une ouverture inopinée à tous les centristes de France, de la Côte d’Azur et de… Cannes. Libre à lui, entre les deux tours, de faire monter les enchères…

Constatons que Michel Mouillot a, sans aucun effort, refait parler de lui, dérangé l’ordre établi et mis en émoi les états major des politiciens locaux et leurs scenarii pré-établis. Il a tout le temps maintenant de mesurer les effets produits. Gageons que son téléphone n’a pas fini de sonner… de même ses oreilles.