Intercommunalité : à l’ouest des Alpes-Maritimes, Henri Leroy fait de la résistance...
Baroud d’honneur pour une cause qui semble perdue ?
- Henri Leroy entouré à sa gauche de Philippe Clerc, conseiller municipal chargé du dossier de l’intercommunalité, Philippe Carassou-Maillant, directeur général des services, et Nathalie Raimond, chargée de mission.
Le conseiller général et maire de Mandelieu La-Napoule a fait ses comptes. Au soir du 9 décembre, les personnalités chargées de mettre sur les rails l’intercommunalité à l’ouest du département auront tranché. Très vraisemblablement, pour choisir le schéma présenté par le préfet Francis Lamy (parti depuis vers d’autres cieux) et qui prévoit la constitution d’une grande intercommunalité qui se calquerait sur le Schéma de Cohérence Territoriale, le fameux Scot (lire ici notre article) qui délimite le côté ouest du département.
Pour Henry Leroy, le schéma du préfet s’appuie sur un dossier bâclé et dont les arguments n’ont pas convaincu plusieurs des 29 communes concernées. En effet, les conseils municipaux de 24 d’entre elles ont voté contre. Et, ce qui irrite au plus haut point le maire, c’est que celles-ci verront leur sort engagée par une instance où elles sont représentées de façon très minoritaire.
Sophia Antipolis, le Pays grassois et le Pays cannois sont des bassins de vie, clairement identifiés et qui ne sont pas encore, d’après Henry Leroy, prêts à travailler ensemble. La logique, argumente-t-il, voudrait qu’on commence par réunir les 5 communes qui n’ont pas encore rejoint une intercommunalité, Cannes, Mougins, Le Cannet, Théoule et Mandelieu, soit 150 000 habitants. Pour en constituer une entité qui, à terme, se fondra dans une structure plus grosse (400 000 habitants). Elle pourra alors se comparer avec la communauté urbaine Nice Côte d’Azur forte de plus de 535 000 habitants et travailler avec elle en bonne intelligence.
Henry Leroy rappelle au passage que son conseil municipal avait voté en l’an 2000 une délibération en faveur de l’intégration de la commune (ainsi que celles du Cannet, de Mougins) à la communauté d’agglomération Pôle Azur Provence. Une intégration qui avait été rejetée par la majorité de ces cinq communes du moyen-pays au motif qu’elles n’avaient rien en commun avec les communes demandeuses trop proche du littoral… Assurément, le timing était mal choisi, mais ces communes ont-elles pour autant changé d’avis ? Apparemment non (à la curieuse exception de Grasse).
Dernière illustration de ce qui ressemble fort pour Henry Leroy à « un déni de démocratie », les résultats d’une étude réalisée par l’Ifop, du 26 au 30 novembre dernier. Ils confirment que la population mandelocienne et napouloise ne se reconnaît pas dans ce projet d’une méga structure intercommunale. Ainsi à la question : à la décision prise par la ville de ne pas rejoindre le périmètre intercommunal proposé par le préfet avec 29 communes (et plus de 260000 habitants), et de regrouper plutôt avec Cannes, Mougins, Le Cannet et Théoule, 76 % des sondés ont approuvé le choix de leurs élus locaux.
Une explication de texte imparable assortie de propositions concrètes mais qui ont peu de chance de changer la donne car, la majorité des 47 décideurs obéira aux consignes de leur hiérarchie politique ou des souhaits de l’administration départementale.
Henri Leroy a invité les représentants des 24 communes qui ont voté contre le projet préfectoral de venir assister à la séance du 9 décembre. Sans doute pour constater que leur avis n’avait pas été pris en considération… Il ne leur resterait alors comme recours que de porter l’affaire devant les juges du Tribunal administratif de Nice. Une solution certes envisageable et envisagée mais qui n’enchante personne.
Alain Dartigues