G20 : y aura-t-il un retour de tweet pour David Lisnard ?
Utilisant le réseau social Twitter, le fringant premier adjoint de la ville, n’y va pas de main morte à propos du président du Conseil des ministres italien. Son tweet, brut de décoffrage, fait le buzz :
- Cela n'est plus secret, l'hôtel de Berlusconi pour le #G20 est… le Carlton. Eh oui. Il risque d'être déçu. Rien à voir avec l'autre.
À moins qu’ils ne goûtent la plaisanterie et l’esprit frondeur du premier adjoint de la ville de Cannes dont ils sont les hôtes, le contenu risque de ne pas faire « gazouiller » le président du Conseil des ministres italien et ses sbires. Publié le jour de la Fête des morts (aucun rapport ostensible avec la mort politique programmée et toujours retardée du Cavaliere), le tweet de David Lisnard créera-t-il un incident diplomatique s’il vient aux oreilles italiennes ? Sans doute pas car les oreilles et l’attention sont déjà sollicitées par des sujets plus sérieux et sur l’élaboration de politiques aux conséquences capitales pour les pays européens et pour le reste du monde. Quant à l’hôtel Carlton, celui de Cannes il s’entend, il avait assez de mal à supporter le rapprochement avec cet encombrant homonyme qui n’a bien sûr rien à voir avec le cinq étoiles de la Croisette.
Twitter, c’est ça, on se lâche ! Il suffit de quelques mots hâtivement envoyés sur le réseau… Bons et moins bons jeux de mots fusent alors. On est impertinent, effronté, voire insolent. Qu’à cela ne tienne, c’est le but du jeu et il sert aussi à décompresser. Nos hommes et femmes politiques, tous partis confondus, s’en servent à tire-larigot, les journalistes aussi, quitte parfois à jongler avec la ligne blanche… On voit ainsi les uns comme les autres envoyer compulsivement leurs micro-billets aux copains lors de conseils municipaux ou ministériels mais du même coup la planète entière en a connaissance et, cela peut-être gênant… car ces off ont la vie dure et circulent à la vitesse d’Internet.
L’effronterie de David Lisnard, est digne du Canard Enchainé (un compliment). Elle peut malgré tout surprendre car le premier adjoint, qu’un journaliste britannique avait pris pour le maire de la ville, est aussi président de la Semec qui gère le Palais des Festival et des Congrès. C'est-à-dire qu’il est doublement partie prenante dans l’organisation du G20 et qu’apparemment, il n’a pas démérité sur le traitement de ce dossier extrêmement sensible. On le voit mal après cela serrer la main de l’imprévisible Silvio… qui, il est vrai, en a vu d’autres. Il avait d'ailleurs vite oublié l’incident diplomatique lié à la projection d’un documentaire projeté durant le Festival de Cannes de l’année dernière qui ne le montrait pas sous le meilleur jour. De dépit, le ministre de la Culture, Sandro Bondi, avait boycotté la manifestation internationale. Mais qui connaît Sandro Bondi ?
Autre curiosité qu’ont noté plusieurs de nos amis lecteurs, les deux pages apologétiques consacrées par Nice-Matin au député-maire de Cannes, Bernard Brochand, ne faisaient aucune référence au travail du président de la Semec. Signe des temps ou simple cloisonnement des rôles ? L’un est aux affaires, l’autre à les mains dans le cambouis et a besoin quelquefois de… décompresser. Nobody is perfect !
Alain Dartigues