États d’âme numériques...

Crédits:
textes par
Catégorie Pieds dans le plat

Brèves de cyber-cafés. De la Grèce à la Tunisie en passant par... Hollande.

  • La Grèce. George Papandreou fait des ronds dans l’eau, risque de troubler la bonne ordonnance du G20 cannois. Tout avait été prévu et minuté sauf ce pavé lancé dans la mare. Le Premier ministre du gouvernement socialiste, désarmé face à la révolte de la rue, a brusquement choisi de passer par un référendum populaire. Un quitte au double osé. Personne ne croit d’ailleurs que le oui l’emporterait. Le non serait synonyme de sortie de la Grèce de l’Euro, voire de l’Europe. Ses partenaires européens ne décolèrent pas, jugeant cette initiative suicidaire et en tout cas plombant leurs efforts de sauver ce qui peut encore l’être. Paradoxalement la critique de l’organisation de ce référendum ressemble à un déni de démocratie. Ne pas donner la voix au peuple lorsqu’il la demande ou que la situation l’exige, n’est pas un bon signe. C’est avouer qu’il est parfois nécessaire de faire le bonheur des gens contre leur gré…
  • Vous avez dit socialisme ? Comme la Grèce, l’Espagne s’est dotée d’un gouvernement socialiste, qui suit la ligne du Parti socialiste ouvrier espagnol, le PSOE. Deux pays qui appliquent une même politique qui a, semble-t-il, trouvé ses limites… pas un bon exemple pour les autres démocraties qui ont la tentation de… porter à gauche.
  • Touche-pas à ma Charia ! En donnant la parole à un Mahomet de pacotille, Charlie hebdo a joué avec le feu, en toute connaissance de cause. Il n’y avait pas de raison de penser que depuis les douze caricatures publiées en 2005 dans un journal danois qui avaient déclenché des réactions violentes dans la communauté musulmane, les choses auraient pu changer. Preuve en est, au lendemain de l’annonce de la parution du numéro spécial rebaptisé « Charia hebdo », les locaux du journal satirique brûlaient. L’Islam gagne partout des parts de marché, que ce soit dans les fast-foods ou dans les cantines de la République. Partout dans le monde, il progresse, prenant la place laissée vacante par le Communisme et les Églises chrétiennes, qu’elles soient orthodoxes, protestantes et surtout catholiques.
  • Tunisie. Réveil douloureux pour les partisans de la démocratie. Ils se retrouvent avec la perspective d’un gouvernement aux mains du parti islamiste d'Ennahada. Ce dernier, même s’il se qualifie de modéré, a déjà annoncé la couleur et fixé la longueur des djellabas et du hijab. C’est une satire de la situation actuelle mais le malaise est là. Un malaise renforcé par les félicitations de l’Iran au lendemain des élections, encouragements évidents à rester dans la ligne dure des valeurs islamiques et de l’application de la Charia. Pas sûr que tous ceux qui se sont révoltés contre le clan Ben Ali et leurs sbires, n’apprécient ce qui peut s’interpréter comme un retour en arrière. Ce sont les femmes qui auront le plus à perdre, elles qui avaient le droit de voter, de conduire, de travailler, de divorcer, de s’habiller à peu près comme elles l’entendaient (en milieu urbain). Autre indice significatif, la déclaration du leader du mouvement, Rached Ghannouchi, à propos de ses compatriotes qu’ils jugent trop « franco-arabes » dans la pratique de la langue…
  • Jacques Chirac voterait pour Hollande. On croyait à une blague. Mais beaucoup pensent qu’il le fera et qu’il donnera des consignes en ce sens. Un remake de la façon dont il avait coulé le bateau giscardien, offrant deux mandats présidentiels à François Mitterrand, plutôt que de faire la courte échelle à Valéry Giscard d’Estaing dont il avait été pourtant le Premier ministre. Où est l’intérêt de la France et des Français dans ce type de stratégie ?