Côte d’Azur : une passerelle pour le ciel...
l’aéroport de Nice s’apprête à recevoir les passagers des A380... à venir. Gouverner, c’est prévoir. Si l’A380 n’en est encore, en ce qui concerne la phase commerciale, qu’à ses débuts, il convient de tout mettre en œuvre pour que tout se déroule parfaitement. C’est en grande partie pour cette raison que d’importants investissements ont été réalisés sur le tarmac de l’aéroport niçois.
Le géant du ciel qu’est l’A380 a besoin… d’espace et plus encore à terre que dans le ciel. Des hangars immenses sont construits pour le recevoir, les pistes d’atterrissage doivent prendre en compte son envergure et si l’on ne veut pas que les opérations d’embarquement et de débarquement prennent une éternité, il faut des structures adaptées aux passagers, entre 525 et… 853 à chaque vol. C’est dans cette optique que Nice vient d’inaugurer la « passerelle 54 », fruit d’un investissement de 8,5 M€. Celle-ci dessert désormais une nouvelle salle d’embarquement internationale de 1 500m² et permet de réaliser des embarquements au contact pour, soit un gros porteur (A380 – B747), soit deux moyens porteurs (type A320, B737-400).
Le Président du Directoire d’Aéroports de la Côte d'Azur, Hervé de Place tenait à souligner le jour de l’inauguration, la réussite architecturale exceptionnelle de l’opération qui offre une vue exceptionnelle vers les pistes de l’Aéroport et au-delà, vers la Méditerranée, depuis le Cap d’Antibes jusqu’au Cap-Ferrat. D’autres intervenants n’ont pas manqué de faire partager leur enthousiasme et souligner les avantages de cette structure. Ainsi Christian Estrosi le maire de la ville, Éric Ciotti le président du Conseil général des Alpes-Maritimes, Alain Gumiel le président du Comité Régional du Tourisme… Bernard Kleynhoff, président de la CCI, rappela quant à lui que d’autres investissements suivront, de l’ordre de 275 M€ sans parler du financement de la ligne 2 du tram niçois qui reliera le centre ville à l’aéroport.
Le nouveau préfet, Jean-Michel Drevet, révéla à cette occasion que l’infrastructure servira à accueillir les gros porteurs qui transporteront les VIP d'État pour le sommet du G20, des 3 et 4 novembre à Cannes. Curieusement en effet, alors même qu’un A380 atterrissait sur le tarmac et suscitait curiosité, étonnement et admiration, on apprenait qu’aucun vol commercial de ce géant du ciel n'était prévu à Nice à courte échéance alors qu'il est le seul aéroport de Province équipé pour le recevoir.
Plus de 130 aéroports dans le monde l’ont pourtant déjà accueilli tandis que plus de 25 aéroports dans le monde le reçoivent quotidiennement et que plus de 50 aéroports sont prêts, ou se préparent à le recevoir. Les spécialistes ne tarissent pas d’éloge et mettent en exergue ses avantages. D’une capacité de 40% supérieure à celle d’un 747-400, il permet le transport de davantage de passagers sans augmenter le nombre de vols ; la consommation de carburant par siège et les émissions de CO2 sont inférieures de 17% ; de plus, il est beaucoup plus silencieux que les autres appareils de la même catégorie. Ainsi, par rapport au 747-400, l’A380 génère deux fois moins de bruit au décollage et trois à quatre fois moins à l’atterrissage… Le match Europe Amérique semble donc gagné… au moins jusqu’au prochain round.
Pour les responsables de l’aviation commerciale, cet avion est donc la solution rêvée, la plus simple et la moins coûteuse permettant aux aéroports de répondre à la croissance du trafic. Elle devrait permettre de répondre de façon rentable et écologique à l’augmentation prévisible de la demande, dans un contexte où le prix du carburant augmente et continuera inexorablement à augmenter. CQFDire !
A.D.