Santé : l’industrie du tabac condamnée... après 7 années de procédures.

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La British American Tobacco France se fait une contre publicité. Une petite victoire pour un grand combat où de très puissants intérêts financiers sont en jeu.

Ils sont en effet nombreux ceux qui mangent au râtelier et qui n’ont que faire de la santé de leurs clients potentiels. À commencer par les cultivateurs de tabac, fumeurs ou pas, encore nombreux en Europe et en France qui, plutôt que d’envisager une diversification de leur production agricole ou une reconversion, cherchent d’opportunes indemnités, payées par tous les contribuables, fumeurs ou pas. Les buralistes, fumeurs ou pas, ne sont pas, évidement les derniers à s’offusquer de mesures qui pourraient nuire à leur chiffre d’affaires. L’État est aussi le cul entre deux chaises. D’un côté la santé et des économies dues à une diminution présumée des cancers des poumons, de l’autre des recettes en moins sur les taxes perçues et le développement prévisible de la contrebande de cigarettes.

Petite victoire donc mais toujours bonne à prendre pour l’association DNF (Droits des Non Fumeurs). Depuis sept ans, elle se battait pour faire condamner la toute puissante filiale française de la British American Tobacco, pour avoir utilisé à des fins publicitaires l’habillage de son stand sur la Foire de Strasbourg en 2004. En l’occurrence, une grande photo évoquant un paysage désertique, dans des tons chauds et avec une image qui évoque la force, la liberté, la nature. Une méthode, utilisée depuis des décennies par les cigarettiers dans leurs campagnes publicitaires, pour effet de lier le tabagisme à l’image d’une certaine forme de vie aventurière et sympathique. La cour d’appel de Colmar a estimé à juste raison que la photo utilisée sur le stand de vente du fabricant de cigarettes a été utilisée sciemment pour faire la promotion directe en faveur des produits du tabac et attirer les clients.

Un combat et une victoire qui en appellent d’autres. L’association souhaite en effet faire condamner les dérives de grandes multinationales qui se croient tout permis. Elles ont de gros moyens et se payent à Bruxelles une papardelle d’avocats et de lobbyistes.

On notera au passage que le ministère public n’avait pas cru bon de faire appel de la décision de relaxe prononcé en 1ere instance le 27 avril 2010, DNF ayant dû porter elle-même l’affaire devant la Cour d’Appel.

Cette affaire est la dernière d’une série d’actions menées à l’encontre des fabricants qui ont, pendant des années, protégés par des tolérances administratives, profité d’espaces privilégiés pour mettre en avant leurs produits et faire de la publicité en dépit de la Loi Evin.