Soma au sommet ?

Le groupe istrien joue en province avant… la capitale !

Catégorie Les Arts au soleil

Andromakers, Nasser, I am ou Christophe Maé : tant d’artistes dont l’aura national a dépassé la sympathie régionale pour leur talent ou … leur popularité. Même avant l’invention du compact disque, Dick Rivers était la fierté de sa région niçoise avec son groupe des « Chats Sauvages ». À tous ces noms, il faut dorénavant ajouter le nom de « Soma. » Ces voisins de l’étang de Berre, si habitués à la scène, sont pourtant des enfants du « ramdam » puisque c’est grâce à un gros buzz que le groupe s’est fait connaître du grand public. Le mot d’ordre de campagne de promotion devait être la « provocation » puisque de trailer en trailer puis en clip, le groupe apparaissait dans une attitude « rock ‘n roll » dans son sens le plus hédoniste et le plus primaire.

 
- photo @ Jane D’Oz -

Un comportement dans la limite du légitime si le groupe était à l’origine d’une musique punk trash. Or, à l’écoute de leur album, « Jewel and the Orchestra », les Sex Pistols sont bien loin de leur opus si proche de Mac Fly, Coldplay ou tout autre groupe bankable. Le résultat est-il aussi décevant sur scène ? Le quatuor, en bon passionné de musique, reste bien penché sur sa guitare afin de donner un flux des plus rock’n et offre leur première partie à des artistes de la région et des espoirs talentueux tels que Royal Spleen, Asyl ou I love my neighbours. Mais surtout le groupe bénéficie d’un bon feeling avec le public, d’autant plus lorsque ce dernier est conquis par avance par sa proximité et son attachement géographique avec les 4 garçons. Est-ce le retour au bercail ou les années de scène qui sont passées par là ? La prestation scénique des 4 musiciens n’est sans doute pas des pires. Jeu de bons élèves, changement de lumières selon l’ambiance musicale, jeu avec la foule qui leur sert de chœur occasionnel sont les bons points que le groupe cumule sur scène. Porté par leur chanteur, Lionnel Buzac, Soma joue de leur union comme près de leur batteur, Thomas Bitoun, lors de leur tube « Get Down » avec le même jeu scénique qu’à Taratata. Quand résonne leur unique chanson en français, et sans doute la meilleure composition de l’album, « James Dean », le public porte les garçons par leur énergie. Est-ce, alors, la transpiration ou l’émotion qui perle au coin de l’œil du chanteur touché par cet accueil chaleureux dans sa région d’origine ?

  

Le mini pogo provoqué, lors de ce concert marseillais en 2010, sera peut-être repris lors de leurs prochaines prestations. À noter leur participation parisienne à la soirée Pop Ur Nite alliant pop, mode et fraises tagada avec Amber & The Dude et I love my neighbours du 17 septembre ainsi qu'en octobre à la MJC Picaud de Cannes. Alors Soma loin des sommets ? Scéniquement sur une bonne voie, et c’est déjà ça !

Solène Lanza