Kid Bombardos : des enfants prodiges.

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Catégorie Les Arts au soleil

Le groupe bordelais à l’EP réjouissant joue sa place au concours des Inrockuptibles.

Kid Bombardos. Ne serait-ce pas le nom que désirait Stallone pour son film recyclant les plus grands méchants d’Hollywood « Expendables » ? Certainement pas ; et pourtant … Rocky n’est pas loin puisque c’est en hommage au grand-père boxeur des 3 frères fondateurs Martinelli que ce surnom chantant est dû. Et, du ring aux riffs énervés, il n’y a qu’un pas, pas que les Bordelais franchissent allégrement avec leur EP éponyme. L’EP de 5 titres conjugue le meilleur du rock and roll international des 50 dernières années.

Dès « I round the bend » et son jeu de guitare si pincé que l’on peut deviner, seulement à l’écoute, les doigts qui dansent sur les cordes, il n’y a plus aucun doute sur le talent du jeune quatuor. Sur un fond confondant parfaitement les accords de guitares et le rythme de la batterie, le chant de Vincent Martinelli vient se poser, si nonchalant comme Lou Reed qu’éloigné comme Julian Casablancas. Les Velvet Underground et les Strokes sont en effet dans les noms de leurs inspirateurs. Mais le groupe a aussi des influences plus « vintage » si on écoute « I’m gonna try ». Entre morceau pop/folk désuet et chanson plus rock énervé, les doux accords mélodiques laissent, note après note, place à un rock garage aussi puissant qu’il était doux au départ. « Stuck » vient poursuivre l’invasion d’énergie avec une alternance guitare/voix dont est empreint l’EP. Ce soudain mordant musical adolescent est peut-être à l’origine de la place du groupe en première partie des Baby Rockers qu’étaient Naast, les BB Brunes et les Plastiscines. Mais en 4 ans, les Kid Bombardos ont eu le temps et la possibilité de faire leurs armes sur scène avec une certaine honnêteté. Cette maîtrise et cette capacité d’enflammer les foules sont palpables dans « Goodbye baby ». À la manière des Kinks, le morceau mêlant riffs endiablés, chant mesuré et chœurs sauvages, a le format idéal pour rayonner sur scène.

Comme dans tous bons ouvrages, la boucle est bouclée avec une reprise de leur propre morceau « I round the bend ». Mais là, oubliez les arpèges soutenus et impressionnants à la guitare ! Le groupe nous paie un voyage sur place en ressortant le ukulélé tellement à la mode. Cette escapade à Tahiti révèle une chanson beaucoup plus pop et ludique, avec ce long instrumental final. Cependant, l’atypisme charmant de la voix donne le caractère de ce groupe qui leur convient si bien.

Le quatuor qui vient de terminer sa tournée estivale au Cap Ferret mais reviendra sans doute à la rentrée sur scène est actuellement en compétition avec « I’m gonna try ». Le concours en partenariat avec les Inrockuptibles et Fred Perry mettra à l’honneur son gagnant sous les couleurs du magazine et de la ligne de vêtements rock. Le groupe affronte l’élite du « rock indie » de notre hexagone comme : Music is Not Fun, Shuunt, Masternova ou Sheraff jusqu’au 27 août sur la toile.