Cannes : C’est le groove à la plage !

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La première soirée des Plages Électroniques donne envie d’être fidèle.

La chaleur harassante et quasiment caniculaire de ces derniers jours a donné l’idée aux touristes de s’agglutiner sur la plage pour pouvoir profiter d’un peu de fraîcheur maritime. Quand les vacanciers abandonnent le sable fin et mouillé, c’est une autre population qui peuple alors la plage. Tous portent maillots et serviettes, parfois humides. Cela ne se passera pas à Paris sur ses « Plages » mais a déjà commencé aux Plages Électroniques cannoises. La première soirée, en cette veille de fête nationale, affiche complet pour le plus grand malheur des quelques malchanceux venus acheter leur billet à l’entrée. Trouvez sa place est difficile dans cette soirée où l’on doit jouer des coudes pour se frayer un chemin dans la marée humaine. Une fois bien installés, le show peut alors commencer et… la chaleur monter.

La programmation techno de la soirée a toutes les qualités d’une fête estivale parfaite. C’est Laurent Garnier, comprenez bien Laurent N, le DJ niçois, qui a l’honneur de réchauffer les platines balnéaires. Le régional de la soirée n’a rien à envier à son homonyme super star : dès la moitié de son set, la plage bat le rythme ardemment. Trop courte l’introduction entre house et techno du DJ niçois ? La Côte d’Azur n’aura pas trop à attendre le retour de son DJ prodige car il sera présent fin août au prometteur Festival Crossover niçois.

Mais tandis que Laurent N. quitte l’avant scène emballé, Lowkey prend les rênes des platines sans heurts ni silences de peur de troubler les déhanchés des accros du dance floor. Le DJ dijonnais, seul en scène, sans son alter ego et compositeur Kardinal, enchaîne énergiquement et sans fausse note les samples et les scratchs pour le plus grand bonheur de la foule suante. Celui qui passe pour l’un des DJ les plus incontournables de la scène underground n’a pas failli à sa réputation et a même fait un bon nombre d’adeptes ! À l’heure où la chaleur a allégé bien des tenues et où l’air est devenu une denrée rare et pourtant souhaitable, dans cette masse uniforme, Derrick May et ses couleurs américaines entrent en piste et les choses passent à la vitesse supérieure ! Celui que l’on appelle communément « le Miles Davis de la Techno » a donné une vraie leçon de musique électronique à ses pairs. Le fondateur du label « Transmat » a comme toujours dosé, tel un alchimiste, les rythmes disco et les vibes funk et jazz, un mélange qu’il tient de son Detroit natal.

Quand la tête d’affiche finit son mix et que le trio parisien VJs House Movie clôt la soirée en rythme, les fêtards d’un soir épuisés peuvent enfin se reposer… jusqu’à la prochaine soirée, laissant quelques verres en plastique consignés sur le sol devant les étonnantes toilettes sèches !

Seuls quelques commentaires de certains aigris ont été étonnement négatifs et acerbes. Ceux-ci se disent déçus par le volume « trop faible » et par un service « précaire » aux boissons. Avec des contraintes aussi importantes que la prestation live en plein air dans un lieu public et municipal et une aide d’une centaine de bénévoles, les Plages Électroniques peuvent s’enorgueillir, avec raison, d’être un rare festival estival à pouvoir faire danser 10 000 personnes face à des DJs de renom !

- DJ Derrick May -