Andromakers : Faiseuses numériques d’histoires...
Le Duo électronique aixois se produit dans le sud de la France.
Paris aurait-elle le monopole de l’électronique ? La France n’est pas en effet en reste de talents synthétiques. Si les étrangers commencent à aimer David Guetta et Pony Pony Run run (les plus connus dans l’hexagone), les musiciens électroniques parisiens ont marqué depuis 20 ans la scène internationale. La French Touch versaillaise avec Phœnix et Daft Punk a précédé le très hype label Ed Banger parisien qui a lancé Breakbot, Uffie ou encore Justice. Pendant ce temps, le sud pavoise aussi avec ses artistes de talent comme Anything Maria, Oh ! Tiger Mountain, Nasser ou les Andromakers.
Andromakers, voilà un nom qui soulève bien des interrogations serait-ce un groupe punk de garçons efféminés ou une association pop mixte ? Il y a bien une originalité dans le genre chez les Andromakers, duo féminin aixois mais celle-ci est dans leur musique. C’est l’idée qui prédomine à l’écoute de leurs morceaux que les jeunes filles préparent pour leur futur album. Le début fait l’effet d’une décharge électrique. Fines touches de piano synthétiques, rythme léger et ensorcelant, des voix harmoniques qui viennent réveiller cette berceuse enfantine et sensuelle, « Electricity ». Voilà qui introduit parfaitement un électro planant et envoûtant comme savent le faire Portishead ou PJ Harvey.
Les opposés s’attirent encore quand résonne « Antique Paradise ». Sous un rythme ethnique et quasiment guerrier ancestral, la douce voix de Nadège Teri voltige dans un morceau long mais résolument moderne. Lucille Hochet et son acolyte ne s’arrêtent pas là et proposent même une reprise des Smiths. Le passage de la New Wave à l’électro pop est-il aisé ? « There is a light that never gœs out » du groupe de Morissey revu par le duo féminin efface totalement la pop 80 euphorique et rajoute de la mélancolie et de la sensibilité à la composition originale.
Les contrastes persistent encore pendant « Upper Lower » où un rythme bien établi fait contre poids au xylophone et à ces bruits enfantins de boite à musique d’antan. Tout se finit dans un « Spider on the wall » où la langue anglaise maniée avec douceur fait en subtile mouvement de diabolo auditif. Avec un tel éventail de talents et de chansons, on pourrait dire que les jeunes filles sont les nouveaux prodiges de la « Dream Pop » auquel appartient les Bat For Lashes londoniennes si l’on oublie les grosses machines qui les accompagnent en live. Car c’est bien sur scène où elles font arrêter le temps et sont au paroxysme de leur singularité talentueuse dans le paysage musical électronique. Leur présence aux festivals Marsatac, B-Side et Seconde Nature est peut être à l’origine de leur participation aux SFR Jeunes Talents 2010 et ainsi que sur la compilation du même nom. C’est en studio que les Andromakers ainsi que Demago et Audrey Katz ont enregistré 2 titres : « Apple Crush » et « Autumn & Autumn ». Le mixage, des instruments très présents donnent des morceaux prêts pour le live et peuvent ainsi rivaliser avec Coco Rosie, Bjork ou Florence and the Machine.
En attendant leur album et leur live allemand, les Andromakers se produisent sur scène cet été à Aubagne et à Puget-sur-Argens en première partie des Pony Pony Run Run. Une bonne façon de découvrir ses joueuses prometteuses de sonorités synthétiques !