L’été est arrivé. Les restaurants se font une beauté, les touristes fourmillent sur toutes les plages de la Côte, les saisonniers prennent leurs quartiers estivaux, les lycéens profitent insouciants de leurs dernières vacances « scolaires ». Après le talentueux Festival Seconde Nature électronique aixois, les manifestations musicales de juillet peuvent alors sonner l’heure du divertissement.

La saison 2009/ 2010 fut une belle année musicale tant en performances qu’en fréquentation. Le Festival Pantiero 2009 a su satisfaire près de 10 000 amateurs de rock électro, tandis que les récitals de chanson française pop, comme avec Alex Beaupain, au Palais des Festival, attiraient entre 300 et 400 avertis comme aux premières heures des concerts du rock cannois des Plastiscines et Hushpuppies. Et tout cela, malgré les problèmes annoncés et liés à la conjoncture actuelle.

Car, on a tendance à oublier qu’il y a 1 an arrivaient dans l’hexagone, 2 « fléaux » qui allaient marquer notre vie quotidienne : la crise financière, et surtout, la Grippe A. Si les politiques, on l’a vu, se sont mis en quatre pour sauver la mondialisation et la santé internationale, les organisateurs de spectacles ont dû aussi supporter les conséquences de cet état de crise exceptionnel. « Symphonic Mania » avec ses 150 artistes n’a pas voulu prendre le risque d’être contaminé sur le sol européen privant ainsi la Côte d’Azur et le Palais des Festivals d’un show hollywoodien de musique classique.

La crise n’a pas, pour sa part, entraîné le « jugement » des directeurs de salles de spectacles mais quelques annulations de concerts. Ce fut le cas des Stuck in the Sound qui avaient pourtant conquis tant de mélomanes lors de leur concert aoûtien, électrisé les foules à Nikaïa et qui comptaient réjouir leurs fans du sud avec de nouveaux titres du successeur de « Shœgazing Kids ». L’annulation niçoise de leur date attrista les musiciens comme les jeunes fans car ce sont bien les jeunes les premières victimes de cette crise ; ils doivent économiser les premiers sur leur budget « sortie/loisirs/culture ». Quand on sait que l’on peut estimer jusqu’à 25% leur baisse de fréquentation des spectacles populaires, les organisateurs doivent faire attention à cette tendance morose dans le « marché du Live ».

Pour faire face à ces risques, certains festivals privilégient un tarif bas, démocratique et accessible à tous. Les Plages Électroniques cannoises ont toujours exercé cette politique. L’édition 2010 ne fait pas exception, même si, conscients du contexte économique instable, le tarif d’entrée connaît une légère hausse en passant à 8 €. Des Plages plus chères mais des Plages plus écologiquement responsables qui depuis toujours accordent une grande place au respect de l’environnement.

Passer des Plages Électroniques aux Plages Écologiques n’est pas qu’affaire de quelques lettres puisque cette année, la manifestation met en place une « action 21 » s’associant avec la fondation GoodPlanet pour lutter contre les changements climatiques et mettant en place des actions green comme le tri sélectif, ventes de cendriers portables et réutilisables.

Et la musique dans tout ça ? La programmation des soirées sur le sable, toujours à thèmes, n’a rien à envier aux programmations des grandes villes ni des festivals block busters. Cette année, Derrick May, DJ Marky & Staminamc, DJ Kentaro ou encore Tiefschwarz viennent de Detroit, Tokyo… pour animer les foules cannoises. Certains trouvent l’initiative bonne mais pour un public trop connaisseur ! Les Crookers, tête d’affiche de la soirée Electro Fidget, ont pourtant fait danser le monde entier l’an dernier en mixant le morceau de Kid Cudi, proche de David Guetta, « Day’n Night ». L’été ne sera-t-il que dansant et transpirant ?

 

Pas si sûr si on s’intéresse à deux autres Festivals juilletistes : Les Nuits Guitares de Beaulieu-sur-Mer et Les Nuits Du Sud De Vence. Mêlant chanson française avec le grand Alain Souchon, Reggae-ska francophone avec Babylon Circus et Rock ‘n Blues nostalgique avec Popa Chubby, les Nuits Guitares feront résonner leurs cordes près des falaises de la « petite Afrique. » Éclectisme mondial toujours, pour devise des Nuits du Sud vençoises. Suzanne Vega viendra, le 8 juillet, interpréter des airs de nuits folk américaines, dans l'arrière-pays niçois comme elle l’a fait l’an dernier à Cannes, tandis que Youssou N’Dour donnera des envies de voyages aux spectateurs du sud.

Mais le festival n’oublie pas ses amours avec la World Music ou le Reggae en programmant des monstres dans leur genre comme Raul Paz, Bibi Tanga & The Selenites ou Le Peuple de L’herbe. Bien qu’ouvert sur le monde, le festival n’occulte pas nos contrées régionales avec Mickey 3D, mêlant le rock et la chanson française et surtout le médiatique mais nouveau musicien, Ben L’Oncle Soul popularisé avec sa reprise old school de la chanson rock « Seven Nation Army ».

Avec tant d’alléchantes performances, la Côte d’Azur ne se réchauffera pas qu’en plaisir balnéaire diurne en juillet !