Le thon, c’est bon mais pour combien de thons ?

Crédits:
autre

Quand le WWWF interpelle et contredit le Ministre de la pêche...

À propos du thon, des quotas de pêche, des pêcheurs, le WWW France, s’en prend au ministre et dénonce les incohérences de nos politiques et de leur politique dans laquelle la démagogie tient trop souvent un trop grand rôle. Quand au courage de dire les choses en face au risque de ne pas plaire à tout le monde, ce n’est pas toujours à leur programme… À force de ménager la chèvre et le chou, on ne protège ni l'un ni l'autre ! Au nom de l’association reconnue d’Utilité Publique, le responsable de la pêche durable, Charles Braine, n’y va pas par quatre chemins :

Thon Rouge : Pourquoi Monsieur le Ministre tentez-vous de passer un compromis politique pour de la clairvoyance scientifique ?

Le WWF contredit les propos que Bruno Le Maire vient de prononcer aujourd’hui à l’Assemblée nationale. En affirmant que la « pêche est respectueuse de la ressource halieutique (…) puisque le quota était défini par des scientifiques et qu’il est en baisse de 40% en 2010 par rapport à l’année 2009 ».

En effet, le quota de la campagne 2010 n’est pas le résultat d’un alignement des politiques sur les recommandations scientifiques comme l’indique le ministre mais comme toujours, la conclusion d’un arrangement entre les principaux acteurs de la pêche au thon rouge. À Récife, les États-membres de l’ICCAT avaient fixé finalement un total admissible de capture (TAC) de 13.500 tonnes alors que l’étude présentée par les scientifiques de l’ICCAT réclamait une réduction des prises à 8 000 tonnes pour 2010 afin d’offrir un minimum de 50% de chances de reconstituer le stock d’ici 2023.

Par conséquent, « les 13 500 tonnes sont le résultat d’une décision politique et certainement pas d’une décision scientifique comme vient de l’affirmer devant la représentation nationale Bruno Le Maire, actuel ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la pêche » déclare Charles Braine, Responsable Pêche durable au WWF France.

La décision de la Commission européenne est d’autant plus justifiée que les TAC sont largement supérieurs à ce que l’espèce peut supporter. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est le revirement de la France qui peut défendre l’inscription de l’espèce à l’annexe 1 de la CITES au mois mars et contester une décision de bon sens de la Commission européenne deux mois plus tard.

  • le graphique ICCAT donne la tendance, celle de la diminution de la ressource ; on remarquera l'évaluation de la part des prises non-déclarées -