- Roselyne Bachelot - photo MEDEF -

Toujours au gouvernement, Roselyne Bachelot, droite dans ses escarpins, assume la façon dont elle a géré, toute seule, comme une grande, le dossier de la grippe H1N1. Docteur en pharmacie, major de sa promotion, on se devait lui faire confiance bien que certains pensent que ses dix années passées au sein de l’industrie pharmaceutique représente une source potentielle de conflits d’intérêts. Pour avoir jouer à fond le « principe de précaution », ce ne sont pas les Ecolos qui vont le lui reprocher quand même…, Roselyne se retrouve avec une facture sonnante et trébuchante qui aura comme conséquence de plomber un peu plus le budget de la santé. À l’heure des bilans, le député Jean-Pierre Door (UMP) et la sénatrice Marie-Christine Blandin (Vert), sortent leur calculette. Ils ont obtenu les chiffres officiels du ministère la Santé. De quoi nous rendre fiévreux.

Malgré une commande de 50 millions de doses annulée sur les 98 millions prévus, l’ardoise reste lourde car il a fallu négocier une indemnité aux laboratoires de… 48 millions €, en plus des 317 millions dus. Somme à laquelle il faut ajouter les honoraires des avocats chargés de la tractation, un fétu de paille de… 300 000 €.

Au final, près de 6 millions de Français ont été vaccinés. Il reste plus de 25 millions de doses en stock qui devront, pour ne pas être perdus, être utilisées avant novembre 2011… avec le risque, si le virus mute comme il a l’habitude de le faire, que leur efficacité soit à peu près nulle. Ce qui est sûr et certain, c’est l’immense gaspillage déclenché par une succession de mauvais choix comme le conditionnement en multidoses, la gestion du personnel médical dont le coût est estimé à 68,3 millions €, somme à ajouter aux 22,7 millions pour les équipements divers et centres de vaccination, les 28 millions engagés par la Caisse nationale d'assurances maladie pour l'envoi des coupons et les 9,5 millions de frais de communication. Sans parler du mécontentement des médecins généralistes qui se sont sentis méprisés. N’en jeter plus, la cours est pleine et le trou de la Sécu n’a pas fini de s’agrandir !

A.D.

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2010 - magazine fondé il y a cinquante ans…
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