Alpes-Maritimes : la Préfecture veut faire cesser le bruit…

La fermeture de quelques établissements de vente à emporter et d’épiceries de nuit devrait permettre aux riverains de dormir de 23 heures à l’aube.

L’arrêté signé par le secrétaire-général de la préfecture des Alpes-Maritimes, Benoit Brocart, devrait susciter une levée de boucliers de la part des commerçants concernés qui verront là une mesure discriminatoire car, effectivement, il y a d’autres établissements de nuit qui jusqu’à l’aube, font du tapage. Ils bénéficient, eux, d’arrêtés municipaux qui leur permettent d’exercer leurs activités (bars, pubs, night club…). Bien des chances que, dans les deux mois qui viennent, et comme l’autorise la loi, cet arrêté soit contesté, gracieusement ou pas, devant les tribunaux idoines. Même s’il n’est pas directement concerné, qu’en pense donc le procureur de Nice, Éric de Montgolfier ?

À lire plus attentivement le texte, on comprend qu’il a ses raisons d’être et que les motifs qui ont dicté cette résolution puissent paraitre à certains légitimes et raisonnables. Il devrait donner plus de chances à des habitants des centres ville de profiter du repos nocturne dont ils ont besoin et… droit. Les polices municipales et nationales ont en effet eu maintes fois l’occasion d’intervenir pour tenter de faire cesser les bruits et incivilités qui accompagnent trop souvent les activités de ces établissements. Établissements dont l’ouverture tardive « favorise la présence permanente sur la voie et les places publiques de personnes ainsi que la consommation de boissons alcoolisées en réunion, créant des nuisances pour les riverains et la commission de fait de petite et moyenne délinquance. »

Toutes ces informations ainsi que les nombreuses plaintes formulées ont fini par atterrir sur le bureau du préfet, Francis Lamy, qui a donné en toute connaissance de cause, son feu vert. Ainsi, dans différents quartiers de Nice, Cagnes-sur mer, Antibes-Juan les Pins, Vallauris-Golfe Juan, Cannes et Le Cannet, les établissements de vente à emporter et d’épiceries de nuit devront fermer leurs rideaux de 23 heures à 6 heures du matin du 1er mai au 30 septembre et de 22 h à 6 h le reste du temps. Avec des exceptions notables les 14 juillet, 24,25 et 31 décembre et le 1er janvier où ces commerces pourront faire…nuit blanche, itou pour le voisinage. Pourquoi autant de restrictions et pourquoi si peu de zones concernées, comme si dans d’autres quartiers, ce problème ne pouvait pas exister, comme si les riverains qui y habitent avaient besoin de moins de sommeil que les autres ?

Christian Estrosi a immédiatement réagi et se félicitait « de l’excellente coopération entre les services de l’État et de la Ville de Nice. » Une décision qui va, selon lui, dans la bonne direction et qui renforce son propre arrêté municipal. Quelques-uns ne pourront pas s’empêcher de faire remarquer qu’elle vient à point nommé, à la veille d’échéances électorales…

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2010 - magazine fondé il y a cinquante ans…
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