I am Un Chien !!! : Ils vous feront aboyer de plaisir musical !
Le jeune groupe de la nouvelle scène parisienne sort un EP… prometteur !
Iggy Pop osait susurrer violemment « I wanna be a dog » en 1969, il a fallu attendre 2006 pour qu’un duo de jeunes parisiens réalise ce rêve en assenant sans concession cette affirmation et en appelant même leur groupe: « I Am Un Chien !! ». Ne voyez pas sous cette appellation le énième groupe français qui quitte le bastion tricolore pour une langage d’outre manche par pur mimétisme et mouvement de mode ! Le groupe, proche d’une scène rock indie reconnu par les critiques comme le public, est peut être à son coup d’essai mais à de forte chance de flirter avec les tops des charts. Douglas Cavanna à la gratte et David Fontao au micro ont a peine passé la vingtaine et signe déjà un EP chez « It’s Records ».
Les bébés rockers avaient donné une énergie intéressante mais adolescente au rock tandis les jeunes DJ ont redoré les blasons de l’électro. À quelle saint les I Am Un Chien !! se vouent-t-ils donc ?
La pochette de l’album, où les deux musiciens, cadrés à moitié et séparés par une cassure formelle, posent solennellement sous des caractères gras laissait présager une musique violence, peut être follement jeune et adolescente, comme des jeunes chiens fous.
Dès la mise en route assimilable à une mise sous tension électronique, une énergie redoutable et un son musclé émanent du morceau liminaire. « You & I », premier single de leur EP éponyme, où le rythme fait bon ménage avec des riffs énervés est mené par une voix féminine entêtante en « loop » qui contraste avec la voix de David Fontao, sourde et puissante comme d’autres chanteurs de métal.
C’est cette même voix qui épouse la musique dans « Chicago » tout ne s’éclipsant nullement : parfois, prolongement des variations à la guitare, souvent nouveau tempo fait de murmures et de halètements.
Dès lors, la tentation de ranger les « I Am Un Chien !! » dans la catégorie très en vogue de « rock électro » est très tentante mais le groupe nous réserve encore quelques belles surprises. Car « 27 », morceau impassable en radio en raison de sa longueur, peut sembler peut être un peu trop long, très électro et trop répétitif mais il vient nous rappeler que la principale influence du groupe est électronique et n’est pas sans nous remettre en mémoire le « Rollin’ & Scratchin’ » de Daft Punk. Les références et influences s’arrêtent là ? Les mélanges de genre continuent dans « All my life » où une voix perdue, perturbée, volante et mélodique plane sur un beat de hip pop standard.
Les surprises continuent puisque José Réis Fontao, frère du chanteur et leader du groupe « Stuck In The Sound » vient jouer les « guest stars » en se faisant à peine remarquer. Les voix des deux frères sont si harmonisées et l’osmose si palpable qu’on dirait qu’ils ne font partie que d’un seul corps. En guise d’apothéose finale, le duo se lance dans un bœuf énervé où les cris sauvages se battent avec les accords saccadés de Douglas Cavanna.
Quelles références faut-il collectionner pour arriver à un son aussi fort et violent ? Sans doute trop pour obtenir cette musique qui ne se laisse pas enfermer dans une case musicale en imposant trop de genres à la fois. Le son est d’une facilité d’écoute absolue et d’une efficacité totale tout en présentant des compositions assez complexes.
Qu’en retient – on au final ? « Let’s have a war night on the dance floor ! » : voilà le slogan, le seul que les jeunes devraient scander en boite de nuit au lieu de gigoter sur de la musique populaire navrante qu’on dit faite par des DJ qui oublient souvent de pratiquer quelques scratchs. Il a suffit de 5 titres pour conquérir les oreilles sceptiques de la musique française et vouloir se rendre compte de ce que cela donne en live. Cette curiosité sera satisfaite pour les parisiens le 25 février au Casino de Paris et… aussi pour les marseillais ce samedi 30 janvier au Cabaret Aléatoire. Les Dodoz et le groupe local The Last partageront la scène avec le I Am Un Chien !!!
Voilà de quoi se trémousser sur le dance floor et voir peut être l’émergence d’un futur grand groupe d’électro rock !