Le groupe « Oasis » se perd dans le désert...
La probable séparation du groupe anglais provoque de nombreuses réactions chez ses fans… et ses détracteurs.
Paris ne réussit-il pas aux esprits échauffés ? Amy Winehouse avait déçu ses amateurs en annulant sa prestation au Rock en Scène
de l’année dernière. En ne se présentant pas au Grand Rex en 2008, Pete Doherty avait provoqué l’énervement de ses groupies jusqu’à inspirer la fameuse phrase de l’une d’elle « Si tu m’vois, j’tencule », reprise par le « Petit Journal People » de Canal +. Le groupe britannique des terribles frères Gallagher était lui, récidiviste du fait.
Cependant depuis quelques temps, l’animosité entre l’auteur et guitariste du groupe Oasis, Noël, et son charismatique frère chanteur, Liam, était de plus en plus vive mais si habituelle que leur rivalité était devenue indissociable de leur renommée. De passage au Dôme de Marseille en février dernier, le quintet anglais était, néanmoins, parvenu à électriser le public français qui avait illuminé de leur portable le parterre humain lors du mythique « Wonderwall ».
L’ambiance n’était pourtant pas au beau fixe entre les 2 leaders. Récemment séparés de leur batteur, Zak Starr, le fils du Ringo, batteur des Beatles, Liam n’était sur scène que pour interpréter ses chansons et repartait dans les coulisses dès la dernière note terminée. Son frère, plus discret mais tout aussi arrogant, ne regardait que la fosse face à lui et n’osait à aucun moment jeter un regard à son cadet. Le groupe a, tout de même, enchaîné les tubes « Don’t Look Back in Anger », « Supersonic » et « the Shock of the Lightning », morceau pop et puissant de leur dernier album « Dig out your Soul. »
Les relations entre les 2 frères ennemis à la voix cassée semblaient en « stand-by » si le dernier morceau n’avait pas résonné ! Se considérant eux-mêmes, lors de leurs interviews provocatrices, comme « les Beatles Punk », le groupe mégalomaniaque a repris, comme dans « The Masterplan », « I am the Walrus » du Fab Four comme morceau final. Exalté par l’idée de reprendre ses idoles, Noël « balançait du lourd » à la guitare tandis que son frère multipliait les va-et-vient entre le fond et le devant de la scène. Se tournant vers les coulisses… et son frère guitariste, Liam hochait la tête, mécontent et… frappait assez violemment dans le pauvre pied de son micro pourtant si inoffensif.
Est-ce ses comportements étranges, ses mots crus ou son attitude violente qui ont poussé Noël vers la porte de sortie ? Dès lors, les fans se déchaînent sur Internet en accusant Liam d’être la cause de la fuite de son frère ou Noël d’avoir agi en égoïste. Deux mois après la mort de Mickaël Jackson, les adulateurs sont, semble-t-il, en manque de deuil puisque beaucoup pleurent la mort du groupe en suppliant les garçons terribles du rock, via leur site Internet, de « ne pas se séparer car Oasis, c’est leur vie » et espèrent un « Live Forever » comme dans une de leur chanson.
Les détracteurs eux, se réjouissent de cette nouvelle si attendue au regard du nombre de disputes entre les frangins. La rivalité avec l’autre groupe anglais des années 90, Blur, et leurs propos vils envers les nouveaux rockers anglais, Kaiser Chiefs en tête, n’ont fait que diminuer la crédibilité musicale des frères rois de la provocation. Face à tant de réactions, Noël Gallagher n’a pas pu faire autrement que de s’expliquer sur le site officiel du groupe. Conscient des griefs de ses admirateurs et de leur déception, le guitariste principal d’Oasis s’excuse platement pour le nouveau cafouillage du groupe tout en sachant pertinemment que cela ne sert plus à grand chose !
Mince consolation pour tous ces jeunes qui avaient fait le déplacement dans l’espoir d’apercevoir le groupe mythique en live ! À 22 heures, les Bloc Party qui les précédaient sur scène, relayés par les organisateurs, ont annoncé que les frères s’étaient battus et que de fait le concert était annulé et qu’en « bonus », le groupe se séparait. Noël Gallagher n’avoue, tout de même pas la vraie raison de son départ : ne plus pouvoir travailler un jour de plus avec son frère ! Comment avoir pu vivre tant de jours ensemble en tournée et en studio ?
Les 2 frères écrivaient chacun dans leur coin et voyageaient chacun dans leur bus personnel, comme des époux en instance de divorce ! Comportement enfantin ! Défrayant la chronique, ils ont, au final cassé leurs guitares au festival parisien. Ils peuvent se vanter, en plus, d’avoir eu l’album « Be Here Now » en haut du hit parade français, anglais, canadien et américain, d’être un des derniers groupes à respecter à la lettre l’adage : « Sex, Drugs and Rock and Roll. »
Les spectateurs du festival de Rock en Scène ont pu se consoler avec les têtes d’affiche des autres soirs : Vampire Weekend et les MGMT. Révélations de l’année dans leur genre respectif, ces deux groupes new-yorkais ont révolutionné la scène pop rock internationale. Ajoutant de la musique électronique à un esprit hippie comme dans les paroles de « Time to Pretend », MGMT est devenu incontournable en 2008 avec son album « Oracular Spectacular » et allant même jusqu’à imposer son droit de véto à l’UMP pour l’utilisation de leur chanson « Kids » dans un clip de campagne.
Si l’album du duo en turban a marqué les esprits des critiques et des mélomanes, sur scène les voix fluettes et les petits sauts de Ben Goldwasser et Andrew VanWyngarden étonnent mais sont loin de scotcher les spectateurs. La chose est différente pour les Vampire Weekend qui envahissent la scène pour conquérir un public vite séduit par leurs morceaux pop-rock : « Mansard Roof » ou le tube « A Punk. »
Leurs clips créatifs, sans demander de budget hallucinants, chose rare dans la vidéo musicale, sont à l’image de leur musique : énigmatique, esthétique mais si efficace ! Belle réussite pour ces anciens étudiants en musicologie à l’Université de Columbia ! De quoi faire rêver les étudiants musiciens français !
Quand aux inconditionnels d’Oasis, il ne leur reste plus qu’à réécouter le dernier album du groupe ou regarder « Lord Don’t Slow Me Down », dernier live enregistré à Manchester en 2005, devenu, dès lors, collector ! Noël Gallagher sortira, sans doute, comme beaucoup l’espèrent, un album solo. Fera-t-il une carrière à la Paul McCartney ? Oasis n’est plus Oasis mais perd à jamais ses chances d’être les Beatles, punk ou pas !
Solène lanza