Haïti dans la tourmente,
la première République noire du monde sur le passage des ouragans.
- Cap Haïtien, retour au port avant le cyclone -
Cette petite république n’avait pas besoin de ça. Considéré comme un des états les plus pauvres au monde, Haïti a encore une fois été touchée par les éléments naturels déchaînés. Les cyclones Fay, Gustav, Hanna et Ike se sont succédés en à peine quelques semaines, semant la désolation. On parle d’au moins une centaine de morts, certains avancent même le chiffre de 500. Tout est malheureusement possible car certaines parties du territoire sont plus ou moins administrativement à l’abandon et les communications sont d’autant plus difficiles. Quant au nombre des sinistrés qui ont perdu le peu qu’ils avaient, il approcherait le million.
Cette situation vient ajouter à la détresse de cette partie d’une île qui a tant à offrir. Alors que sa voisine, la République dominicaine tire son épingle du jeu avec une industrie touristique florissante, la République d’Haïti est devenu un vrai repoussoir à touristes. La sécurité des étrangers n’est plus assurée, personne ne se risque à se balader sans escorte armée, à la découverte des multiples richesses touristiques ni encore moins dans les rues de la capitale. Les immenses bateaux de croisières n’osent plus programmer les escales de Port au Prince ou Cap Haïtien.
Pour la première fois peut-être depuis sa construction en 1749, un cyclone s’est frayé un passage vers Port-au-Prince qui jusqu'ici était protégée par ses montagnes et si Pétionville, situé un peu plus haut, à l’intérieur des terres a été épargné, d’autres villes du littoral comme Gonaïves ont particulièrement souffert.
Il n’y a pas que la République d’Haïtï qui, avec une régularité de métronome, souffre des débordements de la nature. Le Bangladesh et une grande partie de l’Inde par exemple n’ont pas grand-chose à lui envier dans ce domaine. Et même si les hommes dans leur inconscience sont en partie responsables de ces dérèglements climatiques (le déboisement d’une partie d’Haïti et des contreforts de l’Himalaya ne fait que contribuer aux causes), il est de notre devoir de venir en aide. À titre individuel évidement, les associations caritatives ne manquent pas, et au titre des Etats. À Montréal, qui compte une forte communauté haïtienne, le consul Pierre Richard Casimir a lancé un appel à la générosité des Canadiens. La France, les USA, la République Dominicaine, le Venezuela, le Brésil et le Canada ont déjà officiellement promis leur aide. De son côté, l’ONU est à la recherche de 100 millions de dollars. La société civile se démène pour porter secours aux plus démunis tandis que la première ministre d’Haïti, Michèle Pierre Louis, s’efforce de débloquer des fonds publics.
Pendant ce temps, le gouvernement s’entête à ne pas vouloir répercuter la baisse du prix du baril de pétrole à la pompe. Il s’agit de récupérer les fonds utilisés pour subventionner les prix des produits pétroliers qui avaient démesurément augmenté avec l’envolée des cours. Mais est-ce vraiment le bon moment ?