Cannes : Philippe Tabarot donne des voix
à l’opposition municipale.
Bernard Brochand et les colistiers qui l’accompagnèrent durant toute la première mandature, n’avaient pas eu à faire face à une opposition très pugnace. Ils furent même capables, assez rapidement, de désamorcer l’opposition de droite, qui vota avec régularité dans leur sens. On ne fut donc pas très surpris de retrouver sur la liste des dernières municipales, les noms de ces timides opposants…
Cette nouvelle mandature ne devrait pas ressembler à la première. Il existe une véritable opposition… de droite, menée par Philippe Tabarot, le jeune et combatif conseiller général de Cannes Centre. Lui et ses partenaires n’hésitent pas, lors des conseils municipaux, à demander des précisions et à porter la contradiction chaque fois qu’ils le jugent nécessaire. Force de proposition et force de frappe aussi…
Chaque dossier est étudié avec soin, même si les délais sont extrêmement courts pour aller au fond. C’est d’ailleurs une critique qui revient sans cesse dans la plupart des conseils municipaux de France et de Navarre. Pas le temps matériel d’étudier les nombreux et délicats points pouvant prêter à débat. Dommage pour la démocratie…
Philippe Tabarot montre en tous les cas qu’il ne baisse pas les bras et qu’il n’a pas l’intention de rester les bras… croisés en attendant patiemment qu’une nouvelle échéance électorale lui donne une autre occasion de… croiser le fer.
Non content de le croiser en assemblée communale, il vient de mettre sur les rails un outil destiné à rassembler les insatisfaits de la gestion Brochand. Une entreprise difficile car, si l’argent appelle l’argent et les succès le succès, être dans l’opposition n’est pas une partie de plaisir par les temps qui courent. La majorité n’a pas l’habitude, ici ou là, de faire de cadeaux. Des pressions s'exercent sur ceux qui, ouvertement reprochent ou critiquent la majorité en place. Pressions qui savent se faire éventuellement convaincantes… Il n’est pas agréable ni efficace de se retrouver sur la liste noire de la mairie…
- Mme Charles Vanel, présidente de l'association -
L’outil dont il est question ici a pris la forme d’une association « Gagner pour Cannes ». Elle a été portée sur les fonts baptismaux par la femme du regretté Charles Vanel, Cannois d’adoption. Le soleil, si distant ses dernières semaines, fut de la fête et donna la chaleur nécessaire à la réussite de cette opération. Plus de mille personnes - aux dires des organisateurs - s’étaient retrouvées sous les immenses et vénérables platanes de la Ferme Giaume, pour entendre les bonnes paroles. Beaucoup remplirent les formulaires d’inscription, convaincus de l’utilité de la chose.
Voisins sur les bancs de l’opposition, Annick Lacour et Henri Céran, justifièrent leurs actions en conseil et expliquèrent la stratégie de leur groupe. Puis ce fut à leur leader, Philippe Tabarot, d’asseoir sa légitimité. Il rappela que sa liste avait recueilli 11 000 voix et que, sans… l’incompréhensible maintien d’un autre opposant de droite qui avait « tapé de toutes ses forces » durant toute la campagne électorale sur la majorité en place, le résultat eut été différent.
Philippe Tabarot parla avec conviction, maniant l’humour et l’émotion devant un public qui était loin de ne compter que des Cannetans… Il parla de l’identité d’une ville qui est en train de la perdre, d’un équilibre encore à trouver entre développement économique, développement durable et qualité de vie ; de gestion saine pour une ville qui bouge et qui rayonne, mais aussi une ville solidaire.
Il critiqua des points essentiels de la gestion de l’équipe Brochand comme le doublement de la dette, l’augmentation de 30 % des frais de fonctionnement… le malaise de la police municipale, le côté pharaonique de certains projets… une urbanisation débridée…
Philippe Tabarot a perdu, de peu, la première joute électorale mais il montre ici qu’il a bien l’intention de « Gagner pour Cannes ». Il avance ses pions, fort aussi de la confiance du président du Conseil général des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, qui lui a cette fois-ci encore attribué une importante vice-présidence. Il a pris aussi en assurance et en maturité. C’est ce que tout le monde a pu constater lors des conseils municipaux qui drainent à nouveau un public captivé - c’est bon pour la démocratie ! Et pour tous ceux aussi qui s’étaient donnés rendez-vous sous les platanes, un samedi en fin de matinée, à la Ferme Giaume, à la Bocca…
- Philippe Tabaort face à son auditoire -
Alain Dartigues
- mention : www.pariscotedazur.fr – juin 2008 - - écrire au magazine, se désabonner -