Festival de Cannes : 10 millions de dollars,
inflation de générosité au Moulin de Mougins.
- Mila Jovovich, Sharon Stone, Von Teese aux micros -
Les 7 millions de dollars de l’année dernière se sont transformés en 10 grâce à la générosité des donateurs présents au Moulin de Mougins, le « gastro » dorénavant aux mains des Llorca.
Inflation de stars du grand écran, du showbiz et de la mode. On n’en avait jamais vu autant rassemblées à Cannes. Il y en avait davantage ici qu’à la montée des marches du Palais des Festivals, ce qui n’est pas peu dire…
De même que le Festival est une organisation essentiellement parisienne, l’AmFar est américaine. Initiée par Elizabeth Taylor, dont l’état de santé l’a tenu cette année éloignée de ce rendez-vous, elle drague et brasse des vedettes issues du creuset hollywoodien.
Ne soyons pas surpris alors d’avoir retrouvé ce soir là, Natalie Portman, Elizabeth Hurley, Diane Kruger, Milla Jovovitch, Dennis Hopper, Michelle Yeoh… faire valoir de Sharon Stone (en peau de léopard hollywoodien) qui circulait autour des tables avec un brin de… vulgarité, se frottant à de généreux donateurs dans l’espoir de les faire « cracher » au bassinet ; le chanteur Puff Diddy se prêta complaisamment au jeu.
À vulgarité, vulgarité et demi, Madonna, fit un petit show sans chanson… et glissa dans le sac à main Chanel spécialement créé par Karl Lagerfeld, son « lip stick », un mouchoir avec l'empreinte de sa bouche et des bouchons d'oreilles (la culotte n'était pas comprise). Je crois bien que c’est Valentino qui remporta, à 450 000 dollars, l’enchère.
- Claudine Saab, Caroline Gruosi Scheufele, Elie Saab et Elsa Pataki -
Une pléiade de couturiers (Donatella Versace, Roberto Cavalli et Valentino, Dior, Yves Saint Laurent et Ralph Lauren, Alberta Ferretti), de joailliers (Chopard), sans qui la manifestation n’atteindrait pas ces sommets. Car ce sont eux surtout qui font monter la pression et les enchères. Qui d’autre d’ailleurs pourrait ou aurait envie de payer entre 40.000 et 150.000 dollars l’une des 75 tables de dix couverts ?
Ici, vous l’aurez compris, on ne parle qu’en dollars. Est-ce pour cela que les Français sont si peu présents ? En dehors d’Estelle Lefébure, y en avait-il d’ailleurs dans l’assemblée ? Pourquoi cette quasi absence ? Boudent-ils, sont-ils à ce point « radins », jugent-ils ce genre de manifestation caritative peu ragoûtante ou, tout simplement, n’y sont-ils pas invités ?
Le patron de l'écurie Ferrari, Jean Todt, n’a en tout cas rien trouvé à redire, pas plus que l'écrivain Paulo Cœlho - que diable faisait l’auteur de l’Alchimiste dans cette galère ? À se demander si l’Amfar est un prétexte à être vu en bonne compagnie et alimenter les rubriques mondaines ou si vraiment tout ces gens là y croient ? Il y a sûrement un peu des deux. Une façon bien pragmatique, bien… américaine de joindre l’utile à l‘agréable. Coté utile, il y a l’argent récolté qui permettra d’aider les scientifiques qui tentent l’enrayer cette maladie qui tue un enfant chaque minute comme le rappelait Sharon, annonçant la création d'une branche pédiatrique de l’organisation.
Ne soyons pas plus royaliste que le roi, jugeons l’affaire sur le fond plutôt que sur la forme.
- ambiance au Moulin pour l'AmFar - photos Chopard -
Alain Dartigues
- mention : www.pariscotedazur.fr – mai 2008 - - écrire au magazine, s'abonner, se désabonner -