Christian Estrosi : la loi contre le cumul des mandats

le force à faire un choix… délicat.

Elu maire de Nice – difficile de croire qu’il ne le serait pas – il avait annoncé qu’il démissionnerait de son poste de secrétaire d’état à l’Outre-mer. Il l’avait dit, il l’a fait. De mauvaises langues laissent entendre, à la vue de ses résultats « mitigés », qu’on lui avait suggéré de le faire… On peut supposer aussi qu’il avait de lui-même constaté que l’exercice est difficile et qu’à ce poste, on est plus exposé à prendre des coups qu’à recevoir des louanges.

Sa prestation aux municipales et la composition de sa liste, avec de nombreux « ténors » de la politique niçoise, l’ont rassuré. Sans l’entêtement, défiant toute logique, de Jacques Peyrat à se présenter contre lui et son maintien irrationnel au second tour, il serait passé, haut la mêlée, au premier tour, ce qui aurait renforcé sa crédibilité locale autant que nationale.

Seul bémol, la non-élection de son ami d’enfance et clef essentielle de son dispositif de pouvoir personnel, Eric Ciotti. Avec lui, il pouvait laisser le Conseil général des Alpes-Maritimes et dormir tranquille. Cet accident de parcours le fera-t-il changer d’avis ? Prendra-t-il le risque, bien que limité, de donner la présidence à Louis Négre, maire de Cagnes-sur-mer, au Dr Alain Frère, maire de Levens, à Jean-Pierre Mascarelli, maire de Bouyon ou à Charles-Ange Ginesy, le plus facilement contrôlé et contrôlable ?

S’il écoutait le conseil de Paul Graziani - qui fut sénateur et député-maire de Boulogne-Billancourt - il garderait précieusement sa place de président. Cet ex-président du Conseil-général des Hauts-de-Seine, sait de quoi il parle. Le département est un outil merveilleux, efficace, utile pour celui ou celle qui veut dessiner et contrôler la politique de l’un des éléments fondamental de notre "paysage". Des budgets colossaux y sont votés et répartis entre des collectivités territoriales demandeuses.

La députation et ses incessants allers-retours parisiens (si tant est qu’on y passe le temps qu’on est censé y passer…) est une épreuve fatigante qui éloigne un peu plus l’élu de sa base. Quant à se voir attribuer un marocain, c’est souvent plus une affaire d’ego qu’autre chose… un plus sur une carte de visite, son nom au Who’who ou le Bottin mondain, l’assurance aussi d’une retraite… encore plus confortable.

Christian Estrosi a déjà pris sa décision. Nice acquis, à qui pourrait-il confier d'ailleurs les rênes de la mairie… Une quadrature du cercle impossible à résoudre.

- mention : www.pariscotedazur.fr – mars 2008 -
- écrire au magazine, abonnment, se désinscrire -