France : consommer coûte de plus en plus cher,

Luc Chatel « extrêmement choqué » par les hausses de prix.

Catégorie Les paradoxales

Le Secrétaire d’Etat chargé de la consommation et au Tourisme (une forme de consommation à part entière) a déclaré sur Internet, être « extrêmement choqué par les résultats de l’enquête de 60 millions de consommateurs » sur les hausses de prix des produits alimentaires. Pour Luc Chatel, « un certain nombre d’industriels et de grands distributeurs profitent de la conjoncture internationale pour passer des hausses qui sont absolument injustifiées. »

Il n’hésite pas à illustrer par quelques exemples cette hausse aussi invraisemblable que choquante. Ainsi la filière du porc qui connaît une crise sans précédent. Bien que les cours se soient effondrés, on constate des hausses jusqu’à 40 % sur du jambon vendu en grande surface. Difficilement justifiables ! Sur les pâtes alimentaires, on voit les mêmes produits, vendus en France et en Italie, qui connaissent chez nous des hausses de deux à trois fois plus importantes qu’en Italie. Comprenne qui pourra !

De son côté, le Premier ministre François Fillon a demandé à la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes d’enquêter sur le partage des marges de la vingtaine de produits qui a le plus augmenté.

Luc Chatel ne se contente pas de dénoncer, il propose un plan d’action pour contrer ces hausses de prix. La loi pour le développement de la concurrence au service des consommateurs, devrait entrer en application à partir du 1er mars prochain. Elle permettra aux distributeurs de baisser les prix en faisant bénéficier les consommateurs des avantages commerciaux négociés avec leurs fournisseurs. Une pratique, jusque là, interdite par la loi.

Christine Lagarde présentera en avril, dans le cadre de la loi pour la modernisation de l’économie son propre plan de réforme. Certaines modalités devraient autoriser les distributeurs et les fournisseurs de négocier librement leurs tarifs. Les lois actuelles ont permis à des magasins d’abuser de leur position de monopole au niveau local. Les consommateurs ne pourront que se ravir si les nouvelles mesures annoncées calment le jeu des industriels qui tels les évadés fiscaux du Lichtenstein, n’en ont jamais assez… une régularisation des prix devrait aussi réjouir le gouvernement et le chef de l’Etat pour qui ces hausses ne sont… politiquement pas une bonne affaire.

Il appartient aussi, rappelait Luc Chatel dans son intervention sur Internet, aux consommateurs à « systématiquement comparer les prix… Il faut exiger de la concurrence et de la transparence » ajoutait-il. Plus facile à dire qu’à faire monsieur le secrétaire d’Etat. Comment faire pression, comment « exiger » alors que la pratique du boycott n’est pas autorisée en France ?

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – février 2008 -
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