Alpes-Maritimes : les médias dans la ronde des candidats

aux élections de mars…

Catégorie Pieds dans le plat

L’importance de la presse locale ne se dément pas à l’approche des élections. Le poids représenté dans l’opinion publique par quotidien régional… en situation de monopole dans les Alpes Maritimes, la Corse et le Var, est considérable. Il influence les électeurs en diffusant des informations auxquelles le simple quidam n’a pas accès. Les meetings politiques, ces grandes messes qui ont comme principale fonction d’impressionner l’adversaire et de marquer un territoire, réunissent à chaque fois, au mieux 2000 spectateurs, partisans, curieux dont beaucoup font la tournée des meetings comme d’autres celle des bars – qui deviennent une rareté par les temps qui courent… Toute la population ne peut, ni forcément veut prendre part à ces parades. Elle a d’autant plus besoin d’informations et de commentaires… éclairés. La presse écrite : quotidiens, magazines, blogs sont là pour répondre à cette demande.

Le sondage publié par Nice-Matin malgré les résistances de son Pdg Michel Comboul – remercié depuis sans beaucoup d’égards, il est vrai que nous sommes entre « tueurs » - sur les intentions de vote des Niçois, a fait des dégâts. Dans un premier temps les pourcentages annonçaient un score écrasant en faveur de Christian Estrosi. Une domination si invraisemblable qu’elle déclencha la suspicion parmi le public et les observateurs. Depuis, les scores se sont resserrés, le « tramway » Jacques Peyrat a repris du terrain, de même que le candidat « zen » du PS - version brevetée - Patrick Allemand, 1er vice-président de la Région PACA et conseiller général du 12ème canton de Nice.


- Patrick Allemand -

Le reportage et les chiffres publiés par le magazine « Capital » prouvent tout le mal qu’on peut faire à un candidat en lice et tout le bien qu’on peut faire à des opposants à l’affût. Dans une enquête qui s’appuie sur les chiffres officiels donnés par le Ministère des Finances - vérifiés et analysés par un expert-comptable, Claude Jaillet - la gestion cannoise ne pointe pas aux premières places du palmarès des 69 plus grandes villes de province… loin de là. L’endettement, les taxes locales, les impôts fonciers et les dépenses d’investissement par habitant, sont passés en revue, et pour une fois, Cannes ne donne pas l’exemple, pour une fois, elle n’est pas le parangon de vertu… alors que la ville d'Antibes, sa timide voisine, apparaît, elle, en haut du classement.

Prompte à réagir, la municipalité cannoise ainsi montrée du doigt, a choisi « Metro », le gratuit distribué dans ses rues, pour adoucir et expliquer les chiffres de Capital. Elle demande que soit tenu compte des résidents occasionnels (les touristes balnéaires ou d’affaires) qui viennent grossir les 70 000 habitants recensés et qui font, plusieurs mois par an, dépasser la barre des 100 000… Il serait intéressant d’ailleurs de savoir, comment sont reçus ces arguments par les auteurs du dit reportage. Vont-ils les valider, modifier le classement, si dévastateur pour l’équipe de Bernard Brochand ?

Il reste que ceux qui paient taxes locales, professionnelles et foncières, sont toujours les mêmes, les contribuables cannois, dont le nombre est assez stable… Des contribuables qui assurent, par les investissements engagés avec leurs sous, la prospérité des commerçants cannois et celle de leurs employés qui, pour beaucoup couchent ailleurs et règlent donc leurs impôts à Mougins, Le Cannet, Mandelieu, Pégomas, La Roquette, Mouans-Sartoux… jusqu’à Grasse et Vallauris. Des arguments de plus dans l’escarcelle de ceux qui œuvrent pour l’établissement d’une grande intercommunalité. La charge cannoise serait mieux répartie, les droits et les devoirs de chacun mieux définis. Le principe de la subsidiarité jouerait davantage…

Si l’on en croit les effets d’annonce, la dette de Cannes, n’est pas prête de diminuer. Comment vont se financer le complexe nautique prévu à La Bocca, la piscine de Montfleury (annoncée récemment par David Lisnard), les indispensables travaux d’extension et d’embellissement du Palais des Festivals, la transformation du quartier et de la gare SNCF, l’installation en mer de boudins face aux plages de La Croisette…

Des dizaines de millions d’euros, du grain à moudre dans la cafetière, de la polémique à revendre…

Il fait toujours beau à Cannes, sauf quand il pleut.

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – février 2008 -
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