Environnement : « The green machine »,

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Catégorie C'est notre santé

le Royaume Unis réactualise la gymnastique écologique.


- du pain sur la planche -

Nos voisins d’Outre-Manche qui la jouent le plus souvent perso, il faut leur rendre cette justice, ont la fibre écologique assez développée. Ils aiment les petits oiseaux et les protègent, ont des chiens et des chats qu’ils ne laissent pas le long des routes au départ des vacances. Ils sont aussi plus nombreux à être contre la chasse, que pour, c’est un bon signe. Ils recyclent aussi les déchets mieux que nous il est vrai que ce n’est pas une entreprise très difficile…

Les voilà qui aujourd’hui remettent au goût du jour la [Green Gym| http://www.btcv.org/greengym ], une idée qui devrait faire école… même chez nous. À l’heure où, pour lutter contre la malbouffe, productrice d’une population en surpoids chronique, contre l’overdose d’émissions de télévision débiles, de jeux vidéo et d’Internet, il est recommandé de faire de la gymnastique, la green gym joint l’utile à… l’utile. On se fait du bien en s’activant et on fait du bien à la nature en l’entretenant et en la nettoyant.

Car c’est de ça dont il s’agit. Créée en 1998 par l'organisation de protection de l'environnement britannique, la British Trust for Conservation Volunteers qui, alliée au corps médical et aux collectivités locales, avait l’objectif bien simple d’entretenir les nombreux espaces verts et parcs d'Angleterre. Elle faisait pour cela appel à des bénévoles et les engageait dans des activités de jardinage suffisamment physiques pour que cela représente un bel exercice sportif, promulguée « gymnastique écologique ».

Elle proposait ainsi chaque semaine des séances de plusieurs heures qui commençaient prudemment par des exercices d'échauffement. Suivait toute une gamme de gestes foncièrement utiles et physiques puisqu’ils consistaient à jardiner… On ratisse, on plante, on transporte, on débroussaille, on taille, on scie… le tout se terminant par quelques mouvements d'étirement et de relaxation. Outre-Manche, ils sont déjà 10 000, de 20 à 80 ans, à s'être laissés tenter.

En France, de nombreuses initiatives vont un peu dans le même sens, qu’elles soient à porter au compte d’associations de protection de la nature ou de collectivités locales. Mais elles n’ont pas ce caractère organisé et systématique qui fait l’originalité du concept et qui en décuple les avantages. Il s’agit le plus généralement de débarrasser la nature des déchets dont nous l’encombrons, dans nos vallons, le long de nos rivages et nos cours d’eau, jusqu’au fond de nos mers. Les rendez-vous citoyens sont le plus souvent annuels. Mieux que rien évidemment.

La formule anglo-saxonne, hebdomadaire, offre l’avantage, outre d’entretenir et de renforcer sa musculature, celle de créer un lien social entre bêcheurs et défricheurs, transpirant ensemble pour une bonne cause… Tout ça sans bourse déliée ou presque, sans besoin d’une tenue sophistiquée. Rien à voir avec le coût d’un abonnement à l’une de ces nombreuses et luxueuses salles de fitness où l’on nous fait marcher sur un tapis roulant, bouger des appareils qui ressemblent à des instruments de torture, enfourcher des vélos d’appartements informatisés, capables d’indiquer, minute pas minute, le nombre de calories… que nous nous escrimons à perdre…

Les parents qui envoyaient leurs enfants tondre le gazon, ramasser les feuilles mortes, faire du petit bois… étaient des Monsieur Jourdain, qui pratiquaient sans le savoir de la « gymnastique écologique ».

Ne pourrait-on pas prendre exemple sur nos voisins et néanmoins amis ? Y aurait-il chez nous des volontaires pour aller, comme on va à la salle de gym, nettoyer nos plages où s’accumulent les mégots de cigarettes et une multitude de déchets charriés par la Méditerranée et l’Atlantique, ou tout simplement s’occuper du jardin public, du parc voisin, de telle ou telle zone protégée ou à protéger ? Cette notion du bien public, aux antipodes du bien privé, comme l’est souvent l’intérêt général face aux intérêts particuliers, est-il seulement exportable ? En attendant une réponse, en attendant que se créent des clubs de gymnastique écologique, commençons donc par nettoyer près de chez soi, dans notre copropriété, devant notre porte, sur notre pallier… commençons donc à ramasser la merde de nos chiens sur les trottoirs.