On parle davantage des combats de chefs entre membres de l’UMP, à Cannes et à Nice, de la valse des centristes qui se cherchent une place bien au chaud dans le cocon de la majorité nationale, départementale ou municipale que de la gauche cannoise.

Le principe de réalité nous force à constater qu’elle recueille peu de voix dans le bassin cannois. De plus, elle arrive divisée aux prochaines échéances de mars… Il faut aller jusqu’à Mouans-Sartoux et à Valbonne pour y trouver des leaders qui y cultivent avec succès leurs différences.

Réduit à sa plus simple expression sous l’ère Michel Mouillot, malmené et raillé sous celle de Bernard Brochand, le PS a plus à gagner qu’à perdre… Fini les amabilités et les bons vœux de circonstances, les socialistes ont ôté les mouches de leurs fleurets.

D’abord, Jean-Marc Raynaud s’attaque à Christophe Santelli-Estrany, qui se présente comme lui aux cantonales. Il s’interroge sur le montant du loyer (900 € par mois) de sa permanence, d’après son enquête bien en dessous du prix du marché. Lors de ses propres recherches, il avait contacté le propriétaire qui plaçait la barre à hauteur de 4000 € mensuel… Avec humour, il salue les talents de négociateur de l’adjoint aux affaires juridiques.

Tout aussi combative, sa chef de file, Apolline Crapiz, s’inquiète, elle, des conditions de vente d’un restaurant sur l’île Sainte Marguerite, La Guérite. Une institution longtemps aux mains d'une vieille famille cannoise, les Bruno, et qui connut ses heures de gloire durant d’inoubliables Festivals du film. Les heureux bénéficiaires seraient des proches de Bernard Brochand et de David Lisnard. Il s’agit de MM. Barocas et Pettavino. Le nom du premier figurait d’ailleurs, en position non éligible, sur la liste du maire aux dernières municipales. Les deux associés avaient d’autre part obtenu le feu vert de la municipalité pour ouvrir et gérer la discothèque qui fonctionne depuis deux étés avec un succès retentissant, dans l’extension du Palais des Festivals.

Last but not least, Apolline distribuait l’autre dimanche, au marché Forville, une information propre à émouvoir les Cannois. La construction « présumée » d’un ensemble hôtelier de grand luxe sur l’île Sainte Marguerite. On devine qu’il est question ici du seul domaine privé d’importance de l’île. Un moment propriété de Claude Muller, ce domaine a défrayé plusieurs fois l’actualité. Michel Mouillot avait des projets grandioses pour ce site merveilleusement situé… Lui aussi rêvait d’un complexe d’envergure, avec hôtels, héliport et tout et tout… Puis, plus récemment, Hugh Grant et sa fiancé du moment, Jemima Khan, imaginèrent de s’y installer.

Il est évident que ces polémiques font l’affaire des opposants au maire sortant. « Même pas besoin de monter au créneau et de risquer un retour de manivelle, le PS s’en charge », murmure-t-on, un rien goguenard, dans l’entourage de Philippe Tabarot et de Jacqueline Héricord… tandis que Philippe Buerch et Jean Martinez observent et comptent les points.

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr – janvier 2008 -
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