La Belgique s’en va doucement vers une scission,

dans l’indifférence générale. Adieu, veaux, vaches, flamands, wallons, royauté…

Catégorie Les paradoxales

- armoiries royales de la Belgique -

« Chez nos amis Outre Rhin » comme l’avait située géographiquement une journaliste sportive de Nice Matin…, rien ne va plus. Depuis plus de cent jours, la Belgique n’arrive pas à former son gouvernement fédéral.

Avant les élections législatives du 1O juin dernier, le pays était gouverné par une coalition libérale-socialiste. Depuis, la donne a changé. C’est le parti chrétien-démocrate flamand qui est arrivé en tête des élections législatives, avec 18,5% des voix. Bien qu’ayant la donne, ce parti doit s’allier à d’autres formations pour avoir une majorité au Parlement.

Pour former une nouvelle coalition, le roi Albert II a nommé parmi les ex-ministres d’état : un informateur, un médiateur, un formateur et enfin un explorateur. Tous ont échoué dans leur mission. A l’heure actuelle c’est le président de la Chambre des représentants qui poursuit la tâche. Les progrès enregistrés seraient millimétriques…

Le pays, déjà largement subdivisé, comprend 3 régions distinctes : la Flandre, la Wallonie et Bruxelles, et deux communautés linguistiques : la communauté flamande et la communauté francophone (Wallonie & Bruxelles). Régions et Communautés sont dotées d’une certaine autonomie, avec leur propre parlement et gouvernement, bénéficiant de prérogatives économiques, culturelles et législatives. Le gouvernement fédéral chapeautant l’ensemble.

Les Suisses disent : « entre communautés, on ne se comprend pas mais on s’entend bien ! ». En Belgique, on s’entend (si on se parle en anglais) mais on ne se comprend pas, ou plus…

Les chrétiens-démocrates flamands veulent la réforme de l’état fédéral en faveur de la Flandre. En d’autres termes, davantage d’autonomie. Il existerait un document de 150 pages prouvant que la Flandre financerait la Wallonie en matière de santé, de retraite et de chômage.

A toutes les demandes de réforme, leurs homologues wallons répondent, bien entendu, « non ». Las et crispés par cette attitude négative, les Flamands estiment que la scission de la Belgique, tôt ou tard, est inévitable.

Charles De Gaulle, après son retentissant « Vive Montréal ! Vive le Québec libre ! » avait parlé de la Belgique comme d’un « non pays ». Propos mal venus à l’époque, aujourd’hui ils apparaissent pleins de vérité.

Assisterons-nous, comme il y a 15 ans en Tchécoslovaquie, à un divorce de velours, sans référendum et dans une indifférence quasi générale ? Tout s’y prête… si ce n’était une ultime question ? Mais que faire de Bruxelles ? Capitale de l’Europe, francophone à 80% mais totalement enclavée en pays flamand. Divers scénarios sont envisagés mais aucun n’est pensable, réaliste ou évident…

Et que deviendrait la Royauté dans tout cela ? Les deux communautés considèrent, sans hostilité, qu’il s’agit là d’un simple problème technique…

La rentrée parlementaire aura lieu le 9 octobre prochain. Si d’ici là aucune solution n’est trouvée, que se passera-t-il ?

Jules César a eu beau déclarer que, de tous les peuples de la Gaulle les Belges étaient les plus braves (Gallorum fortissimi sunt Belgae), on reste inquiet…

- mention : www.pariscotedazur.fr - septembre 2007 - Philéas -
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