La terre, la terre, la terre
Avec ses cent mille chemins
Avec sa clarté, son mystère
Avec ses bêtes, ses humains

La terre tourne sans cesse
Comme un manège, dans l’éther
Tandis que l’un remplit sa caisse
Et que l’autre périt en mer

La terre où des être sans nombre
Suivent leur fugitif destin
Où l’un arrive, l’autre sombre
Où l’un brille et l’autre s’éteint

La terre des vers et des roses
Des loups, des oiseaux, des requins
Des fugitives apothéoses
Des triomphes sans lendemain

Ô terre qu’il faut que l’on te quitte
En même temps qu’elle nous prend
J’ai bientôt fini ma visite
Reçoit l’hommage d’un vivant !

Fernand Dartigues { 1912 – 2000 ]

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