Alpes Maritimes : 8ème et 9ème circonscription,

le verdict est tombé.

A l'ouest du département des Alpes Maritimes, la 8ème et 9ème, deux circonscriptions qui ne se ressemblent pas. L'une tournée vers le littoral et fortement urbanisée et l'autre, une des plus étendues réunit le moyen au haut pays. A l'issue des élections législatives du 10 juin, un point au moins les rassemble, le fort taux d'abstentions, sensiblement le même que dans le reste de la France.

Le succès de Michèle Tabarot, sur la 9ème, était attendu mais sa victoire dès la première journée surprend par son ampleur. En effet, la personnalité de son concurrent, André Aschieri, qui fait un carton plein dans sa commune de Mouans-Sartoux, est capable, en temps normal de rassembler autour de lui des électeurs d'horizons différents. Mais le temps n'était pas normal. La faute au changement climatique ? Plutôt la "faute" à Nicolas Sarkozy qui a déclenché ce qui, en conclusion de la deuxième journée pourrait bien être un tsunami…

A Cannes comme ailleurs, la prime à l'investiture a payé. Bernard Brochand avait donc raison d'y attacher autant d'importance et de bouter hors de l'UMP son rival mandelocien, Henry Leroy. Comme sur la 9ème, les maires sont restés maîtres chez eux mais, la disproportion de population entre Mandelieu et Cannes a tourné à l'avantage de cette dernière. Le deuxième tour devrait confirmer le premier car il n'y a guère de réserve pour les candidats en présence malgré un taux d'abstention élevé.

Qui donc n'a pas voté ? Quels sont ces électeurs, si présents pour les présidentielles, si absents pour les législatives ? Localement se sont majoritairement des électeurs habitués à voter à droite, à l'extrême droite et au centre car la gauche d'Apolline Crapiz a fait ses voix en frôlant les 12 %. Le centre de Bayrou est inexistant avec moins de 6 %, à peine dépassé par le Front National.

Confirmation ici comme ailleurs du laminage des petits partis. Depuis 2002, les Français préfèrent voter utiles. Ils savent qu'en dehors de la majorité, l'opposition a peu de chances de s'exprimer et ne participe pas aux décisions. Les électeurs du Front l'ont compris les premiers depuis que les deux grands partis se sont enfin décidés à ouvrir les dossiers de la sécurité et de l'immigration.

Même phénomène avec l'écologie politique, laminée, elle aussi, depuis que Nicolas Hulot a fait signer son pacte à tout le monde, y compris à ceux qui n'ont jamais défendu l'environnement et qui ne le feront pas plus une fois élus…

Reste ce taux d'abstention qui inquiète, 39, 99 % sur la 8ème et à peine moins sur la 9ème. C'est un retour en arrière qui fragilise le processus et la vie démocratique. Si le principe du suffrage universel reste intact, une voix suffit pour gagner, elle relativise les victoires. Car celui qui gagnerait avec plus de 50 % des voix des suffrages exprimés et un taux d'abstention de 50 % n'aurait convaincu que 25 % des électeurs inscrits, c'est à dire un électeur sur quatre. Que dire alors lorsqu'il s'agit d'une triangulaire…

Mais les élus ne se laissent pas démonter par ce type de réflexion et ils lorgnent déjà vers de nouvelles échéances électorales déjà prêts à y jeter toutes leurs forces… En ligne de mire, se sont les municipales qui se profilent à l'horizon.

- mention : www.pariscotedazur.fr - juin 2007 -
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