Annus politicus, annus horribilis

Les Français risquent l'overdose…

- l'endroit et l'envers, clé du département : PMU - UMP -

Une échéance en chasse une autre. Le nouveau président de la France à peine élu que se profile à l'horizon les législatives les 10 et 17 juin. Une campagne rapide qui infirmera ou affirmera le vote des Français. Et qui risque d'être influencée par la composition du prochain gouvernement. On parle de plus en plus d'ouverture vers le centre et vers la gauche.

Les électeurs se déplaceront-ils en aussi grand nombre que le mois dernier ? Les législatives ne ressemblent pas aux présidentielles même si, de leurs résultats, dépent la majorité que le président de la République se doit de mettre en place pour gouverner le pays. Elles n'échappent pas à une personnalisation des candidats, souvent au détriment de l'enjeu.

Dans les Alpes Maritimes, sénateurs, maires, conseillers généraux, députés sont majoritairement de droite. Ainsi, la plupart des députés sortants ont leur place au chaud. Pas de problème pour Christian Estrosi (remplacé par son suppléant Ange Ginesy, suite à sa nomination comme ministre en juin 2005), Lionnel Luca, Jean Leonetti, Muriel Marlan-Millitelo, Jean-Claude Guibal. Il ne devrait pas avoir de problème non plus pour Rudy Salles. Ce sera un peu plus difficile pour le petit dernier, Eric Ciotti qui, malgré la présence du sortant, privé de l'étiquette UMP, Jérôme Rivière, devrait s'imposer grâce à l'appui de l'homme fort du département, son ami C. Estrosi…

Restent Bernard Brochand sur la 8 ème circonscription et Michèle Tabarot sur la 9 ème. Là, les choses sont plus compliquées.

Cette fois, le maire de Cannes trouvera sur son chemin celui de Mandelieu, vice-président du conseil-général, Henry Leroy, membre de l'UMP comme lui. Un rapport plus que tendu entre les deux hommes rend l'issue de l'affrontement incertaine. Ils ont chacun leur public et leur zone d'influence. Lâché par les caciques parisiens de l'UMP alors qu'il pouvait se vanter d'avoir mis en échec son adversaire lors d'élections internes au parti, le maire de Mandelieu ne désarme pas. Il se présentera sans complexe, avec l'étiquette “majorité présidentielle”.

Henry Leroy pensait qu'il lui suffirait de se mettre en congé de l'UMP – bien d'autres avant lui l'avaient fait sans encourir de sanction. Mais le maire de Cannes est en cour à Paris où il a ses réseaux, actifs et puissants. Il a finalement eu gain de cause et obtenu la disgrâce de son adversaire. C'est un point gagné dans un combat où tout compte. Il est aussi arrivé à faire dire à Christian Estrosi, jusque là circonspect, qu'il avait son appui…

Sur le choix du suppléant, B. Brochand a confirmé dans son rôle de dauphin le jeune David Lisnard, son adjoint au tourisme et président de la SEMEC. Il verrait ainsi toutes ses chances préservées pour remplacer à l'Assemblée nationale son mentor si celui-ci se voyait confier une mission par le président de la République.

Appliquant à la lettre la parité, Henry Leroy a choisi Marie-Josée Garbay-Meyer pour l'accompagner aux législatives. Docteur radiologue installée depuis longtemps sur la Croisette, elle est aussi associée à Patrice Héricord dont la femme, Jacqueline, n'est autre que la conseillère-générale de Cannes-Est… Cela donne une autre indication sur l'existence de sérieux différents à l'intérieur de l'UMP… Ce sera aussi pour Marie-Josée le baptême du feu… politique et certainement l'occasion de faire des étincelles.

Sur la 9 ème circonscription, à l'extrême ouest du département, André Aschieri va retrouver Michèle Tabarot qui l'avait battu de peu lors des dernières législatives. Là aussi, les pronostics sont réservés. A. Aschieri, maire de Mouans-Sartoux, apparenté Vert, très proche des socialistes – il a clairement soutenu Ségolène Royal dès le premier tour tout en déclarant voter Dominique Voynet – est même capable de dialoguer avec les communistes à qui il a souvent donné des places sur sa liste aux municipales. Sans réelle concurrence, il y est réélu avec des scores dictatoriaux… lire l'article

Mais, se faire élire député dans une circonscription qui vote massivement à droite, est une autre paire de manches. Si les électeurs ne se trompent pas de scrutin et d'enjeu, la balance devrait pencher en faveur de la représentante de la vague bleue qui a déferlée dans les Alpes Maritimes, Michèle Tabarot.

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