Alpes maritimes : à l'est du département

on nage souvent en eau trouble…

- la mer : un avenir sombre -

Un article de l'AFP datant du 27 avril, nous apprend que, de Nice à Menton, l'essentiel des eaux usées du littoral se déverse sans passer par une quelconque station d'épuration. Pourtant les différents contrôles sanitaires ne sont pas alarmants. Ici et là, pavillons et fanions bleus viennent certifier que la qualité de l'eau est impeccable. Quant aux plages surveillées, elles arborent fièrement le drapeau vert, plus rarement le drapeau orange lorsque le temps se gâte ou, encore plus exceptionnellement, le drapeau rouge lors d'une alerte à la pollution.

Alors à qui se fier ? Si, malgré l'absence de station d'épuration, l'eau de mer est de qualité, pourquoi donc se compliquer la vie ? Pourquoi donc en construire, c'est cher… et parfois ça pue ! On peut être, au contraire, septique sur les chiffres rassurants qu'on nous donne. Nous n'irons pas jusqu'à dire qu'ils sont faux mais que peut-être, les éléments retenus dans ces contrôles ne sont pas suffisants et ne reflètent pas totalement la réalité de la situation.

Ainsi, d'après l'enquête menée, toutes ces splendides villas de milliardaires et ces immeubles de très haut standing qui bordent notre littoral, rejetteraient sans précaution aucune leurs eaux usées. Jean-Yves Cousteau avait raison, tous nos déchets se retrouvent, au final, dans la mer !

Et la loi dans tout ça ? Bafouée et depuis quand ? Les normes françaises et européennes ne manquent pourtant pas pour cadrer ces rejets, certaines datent d'une bonne dizaine d'années. Mais les autorités, véritables autruches, ont préféré jouer la montre, attendant d'être menacés de payer de fortes amendes et en comptant sur la mer pour se régénérer elle-même.

Les communes de Villefranche-sur-Mer, de Beaulieu-sur-Mer, de Saint-Jean-Cap-Ferrat, d'Eze, de Roquebrune-Cap-Martin et, pour partie, de Cap d'Ail et de la Turbie sont maintenant sur la sellette.

Le journaliste de l'AFP n'est pas tendre avec ces élus qui délayent la construction des structures adéquates pour des raisons trop souvent liées à des rivalités politiques. A l'ouest du département, on connaît aussi la musique. La station d'épuration de Cannes, qui ne suffit plus à une demande sans cesse croissante, tarde à sortir de terre. Cannes, Théoule, La Roquette, s'opposent au Cannet, Mougins, Pégomas sur le projet. Où, avec quel financement et qui en aura le contrôle ? Pendant ce temps les égouts débordent, les pluies orageuses, riches en polluants, sont de plus en plus incontrôlées…

Mais rassurerez-vous baigneurs, autochtones et visiteurs de nos beaux rivages, les drapeaux sont toujours vert, la mer est toujours bleue ! A ce rythme là, pour combien de temps encore ?

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2007 -
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