Cannes : l'ensablement des plages.

De quelle couleur est le drapeau ? De quelle couleur est le sable ?

Faut-il dresser le drapeau orange ou le drapeau rouge en ce qui concerne la façon dont le ré-ensablement des plages se déroule à Cannes ? En tout cas personne ne pipe mot, les écologistes et les environnementalistes ne bougent pas d'un cil. Peut-on hisser le drapeau vert, arborer le pavillon bleu ? Le ré-ensablement des plages tel qu'il est effectué ici, serait-il si innocent, sans effets secondaires indésirables pour la faune et la flore… et au final pour les baigneurs qui se trouvent au bout de cette chaîne…touristique ?

Le choix de cette technique qui consiste à pomper le sable dans la mer est avant tout économique. C'est tout simplement moins cher que d'aller chercher sur terre le sable qui manque sur nos plages. Les contribuables ne peuvent donc que se réjouir. Mais ce procédé n'est pas exempt de nuisances. Alors que de nombreuses plages sont ouvertes sur la Croisette et sur les plages du Midi, le spectacle et l'odeur n'ont pas été des plus propices à la baignade et au farniente durant ce réapprovisionnement. L'opération commencée à la mi-mars devrait se prolonger jusqu'en juin sur certaines parties du littoral cannois.

A priori, ce ré-engraissage ne devrait pas perturber l'écologie mais qu'en est-il vraiment ? La pompe récupère le sable entre 3 et 8 mètres de profondeur et va le chercher dans une zone comprise entre 50 et 200 mètres du bord. En nageant avec un masque, on découvre, en été, des poches sombres qui se remplissent de déchets aux endroits où les engins de pompages ont été installés. Nul doute qu'en ces endroits, il n'y a aucune chance pour que des posidonies s'enracinent. Quant à la faune, toutes ses turbulences n'ont pu que l'éloigner et détruire un écosystème si fragile…

Les plagistes semblent y trouver leur compte, leur préoccupation étant avant tout commerciale. Ils apprécient de retrouver des mètres carrés de sable pour poser leurs parasols et leurs matelas, une grande partie du sable étant caché sous le sol de leur restaurant… ce qui n'était pas du tout prévu par Bernard Cornut-Gentille, le maire de Cannes à l'origine du projet lire l'article.

On peut aussi se poser la question des polluants, style métaux lourds qui s'étaient déposés au fond de la mer et étaient quasiment inertes. Comment évoluent-ils lorsqu'ils sont ainsi remués avec force ? La municipalité cannoise, diligentée par Bernard Brochand, envisage à terme d'autres solutions pour retenir le sable et éviter ces opérations coûteuses et peut-être pas très bonnes pour l'environnement. A suivre, avec attention.