Cannes : pas de deux au Port Pierre Canto,

le dossier juridique prend un nouveau tour.

Les démêles juridiques entre la Société immobilière du second port et la ville de Cannes ne datent pas d'hier. C'est à partir de 1990 que les choses se sont vraiment gâtées entre la mairie et le concessionnaire, bien avant que Bernard Brochand soit devenu le député-maire de Cannes. Un premier jugement donna d'abord raison à la municipalité de l'époque, dirigée par Michel Mouillot. Il fut alors créé la Société nautique d'exploitation chargée de gérer les biens de la société. Les perdants firent appel de la décision et gagnèrent. La ville ne se risqua pas en Cassation et la Société immobilière récupéra ses droits en 2000.

Le concessionnaire se lança alors dans un projet de réhabilitation du Club House, pièce maîtresse, admirablement bien placé au centre du port et qui connu ses heures de gloire. Après quelques ajustements demandés par l'architecte des Bâtiments de France, elle déposa, en concertation avec les services municipaux, un permis de construire. Tout semblait alors possible pour le concessionnaire qui avait souffert de l'interruption de ses activités et comptait bien rentrer dans ses sous.

Surprise donc, quant, au dernier moment, la ville prononçait en 2003, la déchéance du concessionnaire qui aurait dû rester dans ses murs jusqu'en 2014. Nouveau procès, nouveau retard qui ne font l'affaire de personne ; le concessionnaire continue à payer charges, frais d'avocats… et la ville, elle, ne peut profiter directement ou indirectement de cette espace exceptionnel.

Dernier coup de théâtre donc, le jugement rendu ce 3 avril qui rétablit une nouvelle fois dans ses droits la Société immobilière du second port de Cannes. Une décision dont se félicite M. Provenzal, le fondé de pouvoir de Monsieur Bricard, propriétaire de la concession. Le temps approche où, les gagnants du jour vont présenter leur facture. Vue l'ampleur des préjudices subis, elle sera considérable et douloureuse s'il s'avère qu'il faut la régler. Car au montant des pertes d'exploitation, il faudra ajouter le remboursement des frais de justice et les charges qui se sont accumulées au fils des ans…

Et comment dans ces conditions cette société aurait pu jouer correctement son rôle d'exploitant ? Elle cherchera aussi à récupérer les loyers qui lui sont dus et qui ont, soit été encaissés par la mairie, soit mis sous séquestre. D'autres éléments restent aussi à éclaircir comme l'installation et l'encaissement par la mairie de parkings payants ainsi que des contrats de location signés avant la fin des recours en justice.

Bien sûr, toutes les procédures n'ont pas été utilisées mais elles ne feraient que retarder encore les échéances. Est-ce vraiment souhaitable ? La majorité municipale, on le sait, n'a pas peur des conflits et ne redoute pas de passer en force sur des dossiers sensibles. N'est-il pas temps d'arrêter le massacre et de mette fin au spectacle désolant du Club House lire notre article du 31 mars.

N'est-il pas temps de se mettre enfin autour d'une table et de trouver une solution acceptable pour les deux partis. Les Cannois auraient tout à y gagner…

- triste souvenir du Club House des... millionnaires -