Le Festival de Cannes dans l'ombre des présidentielles,
où quand la réalité dépasse la fiction…
L'annonce de la sélection officielle est passée un peu inaperçue, détrônée par l'intense actualité qui règne à la veille du premier tour des élections présidentielles. Seule la presse spécialisée en fait ses choux gras. Les sites Internet québécois, souvent les premiers à publier les infos sur tout ce qui touche le cinéma, après avoir supputer sur la présence puis l'absence du dernier Arcand, sont satisfaits. L'âge des ténèbres, le long métrage de Denys Arcand clôturera en beauté la 60ème édition du Festival.
Pour le journal Libération, ce Festival s'annonce pépère et donnera la part belle au cinéma américain, avec un savant mélange "de grandes signatures et de jeunes pousses", dixit le patriarche Gilles Jacob.
Pendant ce temps, les médias se déchaînent, et nous jettent en pâture les derniers os à ronger, les dernières phrases assassines, avant la trêve de samedi et le long suspense de dimanche. Jusqu'au bout, ils doivent faire attention à la stricte répartition du temps de parole offert aux 12 candidats. Cette stricte égalité cache quand même un déséquilibre. En effet, sur les 12, seulement quatre sont catalogués de droite, Nicolas, François, Jean-Marie et Philippe D ( mais, comme à gauche, ils se tirent dans les pattes)…
Si, au premier tour, les autres candidats sont capables des pires bassesses pour glaner quelques voix ou pour simplement exister, au moins 7 devraient se rallier au candidat de gauche. Si d'aventure il était absent comme en 2002, ils se tourneraient vers celui capable de s'opposer à Nicolas Sarkozy… s'il était présent. Et quel est le seul qui pourrait se trouver dans ce cas de figure ? Suivez mon regard, tourné vers le Béarn…
Le scénario catastrophe serait pour beaucoup un face à face Sarko-Le Pen… A gauche, se serait la débandage, les pleurs et les grincements de dents… Seul candidat dont les consignes, s'il en donne, seront difficiles à comptabiliser à droite ou à gauche, Frédéric Nihous, du CPNT. Il semble être celui le moins propriétaire de ses voix, les chasseurs se recrutant dans toutes les couches de la population. Ils seront prompts à regagner leur courant d'origine. Le seul intérêt de son score sera de le comparer à celui de Dominique Voynet qui peine à rassembler sur le thème de l'écologie. Il est vrai que Nicolas Hulot "l'a tuer" en faisant signer sa charte à tous les candidats importants. L'écologie sans l'environnement, il ne reste que la politique et les électeurs ne sont plus dupes, Dominique ne roule que pour la gauche !
Souhaitons pour les Français, qu'au soir du deuxième tour, le résultat des élections ne nous replonge pas, comme pour la clôture du Festival de Cannes, dans L'âge des ténèbres…
- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2007 - - info@pariscotedazur.fr -