Sarko et Sego ont un seul ennemi : Bayrou.

Il peut faire trébucher l'un comme l'autre.

En 2002, c'est Le Pen qui fut l'invité surprise, empêchant le débat droite-gauche de se dérouler comme prévu. Aujourd'hui, c'est Bayrou qui vient troubler la fête. L'auteur de ces lignes avait imaginé un second tour sans Sarkozy, un duel Ségolène contre Jean-Marie. Ce n'est plus d'actualité. C'est François qui pourrait demain se retrouver face avec l'un ou l'autre des deux finalistes annoncés. A ce moment là, tous les scenarii seront envisageables.

Bayroud face à Royal – le cas, à priori le moins probable – le score pour départager les deux candidats sera serré. Les électeurs de Sarkozy et de Le Pen, complètement déboussolés, bouderont le second tour, se refusant à donner leurs voix au candidat d'un centre de plus en plus désaxé, au risque de faire gagner la gauche. Et c'est elle qui remporte le pompom !

Bayroud face à Nicolas, le pire scénario pour le dernier cité, le pire pour l'UMP. On se doute que les partis de gauche donneront comme consigne : tous contre Sarko ! Un magnifique tremplin pour François, l'occasion de sa vie, une occasion inespérée… Il bénéficierait à plein de la diabolisation de Nicolas. Pas vraiment préméditée, cette opération s'est systématisée et "la sauce est en train de prendre". Jusque là, la "diabolisation" était réservée au leader du Front national. Mais celui-ci a pris un coup de vieux et son discours s'est marinisé. Quoiqu'il fasse, les Français n'en veulent pas comme président. Nicolas, lui, est beaucoup plus menaçant pour la gauche toute entière. Les sondages lui donnent l'avantage. Même si cet avantage se réduit à l'approche de la date butoir.

Les déclarations de Rocard et de Kouchner en faveur d'une alliance Ségolène-Bayroud, affaiblissent-elles Ségolène ? Elles justifieraient en tous les cas, des consignes de second tour vers le centriste s'il arrivait à prendre la place promise depuis longtemps à sa copine Ségolène.

A moins d'une semaine, les observateurs et les parieurs sont sur un point d'accord : ils sont trois à pouvoir être élu. Mais le moindre battement d'aile de papillon risque de bouleverser tous les pronostics. Quel sera le prochain ? Voilà qui rend ce scrutin en tout point passionnant. On en oublierait de réfléchir à toutes les conséquences que ce choix aura pour le pays et pour l'Europe…

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2007 -
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