Nicolas Sarkozy politiquement incorrect
sur le dossier de l'immigration et sur celui des retraites.
En inaugurant la nouvelle émission politique, "J'ai une question à vous poser", présentée par Poivre, Nicolas Sarkozy a pris des risques. Cent Français, représentatifs de la société et choisis par la SOFRES, étaient venus poser leurs questions, à une heure de grande écoute. Beaucoup étaient là pour le pousser dans les cordes, avec l'espoir de lui faire perdre son sang froid et lui faire prononcer devant la France entière le genre de petite phrase qu'on regrette d'avoir dit…
Beaucoup, évidement, l'attendaient sur le dossier "casse-gueule" de l'immigration. Il a rappelé qu'il était le premier homme politique de droite à être partisan d'une immigration choisie. "Et quand on aime la France, on la respecte", a-t-il ajouté, "on respecte ses règles, c'est-à-dire qu'on n'est pas polygame, on ne pratique pas l'excision sur ses filles, on n'égorge pas le mouton dans son appartement et on respecte les règles républicaines". Caricatural sans doute, courageux certainement, pas politiquement correct c'est sûr…
Sur la question des retraites, le candidat Sarkozy a déclaré qu'il réformerait les régimes spéciaux. Là aussi, il a pris le risque… de mécontenter tous ceux qui s'attendent à en bénéficier. Mais comment ne pas être de son côté lorsqu'il proclame qu'il n'y a pas de raison que certains Français cotisent 40 ans et d'autres moins… Peut-on juger recevable la réponse faite le lendemain, par le socialiste Julien Dray qui explique que les régimes spéciaux de retraite relèvent d'un contrat passé à la Libération avec les professions concernées ? Pourquoi ne pas remonter jusqu'au Moyen-Age… pour justifier la chasse ou un droit de cuissage transformé plus tard en promotion canapé ! Le porte-parole de Ségolène Royal en profite pour annoncer la couleur. Il faut s'attendre, si une fois élu, Nicolas touchait à ces sacro-saints régimes, à ce que la gauche, PS en tête, déclenche un mouvement social massif comme cela avait déjà été le cas en 1995…
L'exercice était difficile, PPDA jouant un Monsieur Loyal modéré et modérateur… Sans filet ou presque, le candidat de l'UMP, maîtrisant son impatience et son irritation a impressionné même ceux qu'il n'a pas convaincus. On est à peine surpris, dans ses conditions que la liste des soutiens apportés à Nicolas s'allonge. L'écrivain Max Gallo, le journaliste George-Marc Benamou, Johnny Hallyday, Doc Gynéco, Enrico Macias, André Glucksmann et les animateurs Arthur et Pascal Sevran sont de ceux-là. Pour le Canard, cela ne fait aucun doute, il faudra y ajouter le nom de Bernard Tapie. Quant à Roger Hanin, il pourrait lui aussi … On entend François Mitterrand s'énerver dans sa tombe…
Le philosophe Alain Finkielkraut a, semble-t-il, hésité à rejoindre la bande. Si ça continue, Lionel Jospin en personne, va dire qu'il rejoint les sarkozistes…
- mention : www.pariscotedazur.fr - février 2007 - - info@pariscotedazur.fr -